Artiste

Né en France à Dugny (Seine-Saint-Denis), de parents d'origine algérienne, Adelkader Franck Attia grandit à Garge-les-Gonesses--Sarcelles. Son enfance fut baignée dans un milieu cosmopolite et pluriculturel où les religions catholiques, juives et musulmanes se mélangeaient. Kader Attia, qui a la double nationalité, est profondément marqué par les différents allers-retours qu'il effectue entre sa banlieue et l'Algérie (Bab El Oued) avec sa famille. Dès l'âge de onze ans, il commence à travailler sur le marché de Sarcelles afin de financer ses cours de football. L'ambiance du marché, faite de rencontres et d'échanges, contraste fortement avec les bancs de l'école qui ne l'attirent que peu ; c'est pourtant son professeur de dessin qui le poussera à aller aux portes ouvertes des Arts Appliqués de Paris, ainsi qu'au Louvre. Une fois son baccalauréat obtenu, il suit une formation à l'école Duperré dont il obtient le diplôme en 1993, puis il effectue un an aux Beaux-Arts de Barcelone (1994), avant de partir effectuer un service civil au Congo-Brazzaville durant deux ans. Ce séjour le marquera, c'est au Congo que ses premières photos furent exposées. Son retour à Paris en 1997 lance alors Kader Attia dans le début d'une production artistique poursuivie à Berlin où il réside actuellement. Lauréat en 2016 du prix Marcel-Duchamp, il expose à cette occasion le film-essai Réfléchir à la mémoire, dans lequel des entretiens de chirurgiens et psychanalystes alternent avec des images de personnes amputées, un miroir étant disposé de manière à faire croire que le membre disparu existe toujours. Depuis 2017, Kader Attia dirige La Colonie barrée, un lieu qu'il a créé et qu'il souhaite dédier au partage. La ligne curatoriale apparaît comme « décoloniale »: il accueille des évènements militants en soutien à différentes causes communautaires et/ou minoritaires ethniques; Parole d'honneur (le média des Indigènes de la République) ou encore les évènements du collectif Décoloniser les arts, critiqué pour ses positions racialistes et « décoloniales ». En 2023, Il prend position, dans une tribune de l'Humanité, lancé par la Legal Team antiraciste qui demande des mesures politiques contre les violences policières. Elle fait suite à la Mort de Nahel survenu à Nanterre quelques semaines plus tôt