Les modes d'expression de Julien Bismuth varient de la performance au théâtre, de l'écrit à l'oral, de l'objet au texte en les combinant fréquemment. Son travail alterne entre des oeuvres plastiques d'une esthétique souvent minimale et des performances dont il ne reste que le protocole ou des objets comme seules traces ou témoins de l'action. Julien Bismuth mène une réflexion d'envergure sur les conditions d'existence du langage et ses utilisations. Certains de ses travaux s'inspirent directement de concepts linguistiques et servent de cas pratique pour tester leurs implications, comme l'oeuvre Shifter (2010), inspirée du terme développé par Roman Jakobson, et désignant un mot renvoyant à sa propre situation d'énonciation comme « je » ou « ici ». L'artiste teste aussi les limites du langage, en faisant par exemple réciter un texte de Karl Krauss, connu pour son écriture fragmentaire, par un ventriloque dans la performance In dieser grossen Zeit (2011). Ces oeuvres remettent également en question le langage en utilisant d'autres moyens d'expression, comme le rire, l'attente, le silence et l'action en général. Elles visent en particulier nos automatismes et nos habitudes de langue et tentent de les éconduire à travers l'art. Au final, le travail de Julien Bismuth est un dialogue constant entre le texte, l'image et l'objet, un dialogue nécessaire pour appréhender ce qu'est le langage.
En 2016, il a eu trois expositions personnelles, dans sa galerie parisienne, chez Lira à Rome et au Guggenheim de New York. Il a également participé à des projets collectifs à la 21er Haus de Vienne, en Autriche, à la Villa Medicis à Rome, et au Plateau Frac Île-de-France à Paris. En 2017, il présente Streams dans sa galerie new-yorkaise.