Bertille Bak, « Dark-en-ciel » - Ressources pédagogiques

Biographie

Bertille Bak

Née en 1983 à Arras,
Vit et travaille à Paris, France.
représentée par la galerie Xippas à Paris et The Gallery Apart à Rome.


Artiste plasticienne et vidéaste, elle est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris et du Fresnoy Studio national des arts contemporains.

L’œuvre de Bertille Bak se construit autour de la rencontre avec des communautés et des minorités souvent fragiles, marginales ou invisibles. Elle en observe minutieusement les rites, les objets, les espaces lors de longues périodes d’immersion ; le temps nécessaire pour nouer des relations de confiance avec les personnes et imaginer avec elles des récits, qui prennent la forme de vidéos et d’installations. Elle pose sur le collectif un regard décentré de l’ethnographie et propose à ses membres de faire « un pas de côté » pour rejouer, amplifier et détourner ce qui compose leur quotidien. Avec humour et poésie, tendresse et ironie, elle créé ainsi de nouveaux collectifs et des fictions, à la fois engagées et décalées.

Petite-fille de mineur, elle a mené des projets dans les Corons à Barlin et à Lens, avec des religieuses à Paris, des Roms à Ivry-sur Seine, des marins à Saint-Nazaire, des décortiqueuses de crevettes au Maroc ou encore des cireurs de chaussure en Bolivie. Dans un cheminement artistique qui s’intéresse à l’humain et à tout ce qui l’entoure, des espaces d’habitation au objets du quotidien, elle rend visibles les liens, les luttes et les histoires pour construire des fables contemporaines.

Les œuvres de Bertille Bak transfigure le réel en jouant sur les effets spéciaux et sonores, avec un goût pour l’absurde, le bricolage et le burlesque. Ses vidéos renvoient aux films de Jacques Tati, de Chaplin, aux petits métiers photographiés par Robert Doisneau, aux arts populaires avec ses collections d’objets ethnographiques. Bertille Bak joue sur la mise en scène et l’attraction qu’elle suscite, pour nous sensibiliser à la question de l’exploitation et aux conditions de vie précaire de communautés invisibles. Dans la forme, tout comme dans son processus de travail, Bertille Bak s’intéresse à la fragilité, inhérente au collectif et au point de bascule entre réalité et fiction. Ses films, installations et éléments de décors oscillent ainsi entre le naïf et l’incisif, la coopération et l’exploitation, l’ironie et la poésie, pour créer des nouvelles formes de résistance.

L’artiste a récemment mené une résidence à la fondation Pinault et reçu le prix prestigieux de la fondation Mario Merz où elle exposera à Turin en 2022. Elle a une double actualité à Rennes, avec son exposition DARK-EN-CIEL à La Criée centre d’art contemporain, et une autre réalisée avec les étudiantes du Master Métiers et Arts de l’Exposition à la galerie Art & Essai, sur le campus Villejean.

Abécédaire

Arc en ciel : phénomène optique se produisant dans le ciel — visible dans la direction opposée au soleil qui brille pendant la pluie. C’est un dégradé de couleurs allant du rouge, à l’extérieur, au jaune, vert, bleu, jusqu’au violet à l’intérieur. L’arc-en-ciel, peut-être à cause de sa beauté et de la difficulté à l’expliquer, fascine les hommes de toutes les cultures. L’arc-en-ciel est souvent associé à la joie. « DARK-EN-CIEL » est un jeu de mots qui intègre la noirceur au merveilleux.

Burlesque : de l’espagnol burla, « plaisanterie », enchaînement de blagues ou gags qui font rire. Apparu dans un premier temps en Italie dans la « Commedia dell’Arte », le burlesque s’impose comme genre à part entière dès les origines du cinéma. Il se définit par des accidents comiques comme par exemple l’ « Arroseur arrosé » de Louis Lumière en 1895 ou les cascades de l’acteur Buster Keaton. Le film « La Brigada » de Bertille Bak présente une brigade de cireurs de chaussures qui parcourent les rues de la Paz en Bolivie, montés sur des boîtes de conserves.

Communauté : organisation singulière entre des individus qui leur permet de se constituer en société avec des règles et rituels. Selon Bertille Bak faire communauté, c’est créer du commun avec elle. « La Brigada » présente la communauté des cireurs de chaussures de La Paz. « Les lustracalzados » se sont réunis dans un collectif pour défendre leurs droits et améliorer leurs conditions dans la société bolivienne. L’artiste a pris contact avec eux via leur association Hormigon Armado.

Droits des enfants : les enfants ont des droits spécifiques, ceux-ci ont été légiférés en 1989 dans la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) sous l’autorité de L’UNICEF. Dans cette convention, UNICEF met en avant, dans l’article 28.1: « Les États parties reconnaissent le droit de l’enfant à l’éducation, […] et l’État a l’obligation de rendre l’enseignement primaire obligatoire et gratuit, d’encourager l’organisation de différentes formes d’enseignement secondaire accessibles à tout enfant et d’assurer à tous l’accès à l’enseignement supérieur, en fonction des capacités de chacun ». Avec l’installation Mineur, mineur l’artiste aborde l’exploitation des enfants au détriment de leurs droits à la scolarisation ; ces derniers doivent travailler pour vivre.

Ethnologie : c’est la science qui observe, compare et analyse les liens au sein des différents groupes humains. En immersion longue au sein de communautés, Bertille Bak observe et participe à leur vie quotidienne, pour créer une œuvre collective.

Fable : court récit dont on peut tirer une morale. Les animaux sont souvent les acteurs principaux des fables, comme dans le court-métrage « Bleus de Travail » où chaque espèce d’oiseaux illustre un rôle de notre société.

Géographie : science qui étudie les composantes spatiale et terrestre : les pays, les villes, les fleuves, les montagnes… « Mineur Mineur » est un projet qui s’est développé dans cinq espaces géographiques différents : Madagascar, Bolivie, Indonésie, Inde et Thaïlande.

Humour : l’humour fait apparaître ce qui est drôle, comique ou absurde. Il existe plusieurs formes d’humour : le comique fait rire à travers la plaisanterie; l’humour satirique joue à partir de ce qui pourrait être gênant ou blâmable dans le réel; l’ironie met en doute la réalité. Dans ses films, Bertille Bak développe un humour absurde. « Bleus de Travail », montre des poussins qui sont projetés sur un fil électrique pour créer un arc-en-ciel. Le montage de cette scène, laissé apparent, renforce le caractère absurde.

Invisible : chose que l’on ne peut pas voir ou que l’on ne veut pas voir. Rendre visible les invisibles est l’un des grands leitmotiv du travail de l’artiste, que cela soit dans « La Brigada » pour défendre les droits des cireurs de chaussures de La Paz (Bolivie) ou dans Bleus de travail, pour exposer le divertissement des puissants.

Jeux : Activité physique ou mentale plaisante, réalisée pour se divertir ou se détendre. Elle n’est pas imposée et n’a pas d’utilité. Les jeux d’enfant sont des activités crées et guidées par leur imagination. L’artiste par la magie du montage avec des incrustations et des effets spéciaux, détourne les activités quotidiennes des enfants, dans les mines, pour les transformer en jeux d’enfants.

Lutte : combat pour défendre une cause ou un groupe par des actions menées collectivement. Dans « Tu redeviendras poussières », Bertille Bak s’intéresse à rendre visible le combat des anciens mineurs, du nord de la France, en abordant le combat des silicosés et de leurs veuves.

Mineurs : personne qui travaille dans une mine pour la recherche de métaux, pierres précieuses ou charbon. Petite fille de mineur, Bertille Bak s’intéresse à la communauté des mineurs du Nord de la France. Puis elle élargit son propos à travers les projets Bleus de travail et « Mineur Mineur » pour parler des enfants travaillant dans plusieurs mines d’extraction d’aujourd’hui.

Observation participante : méthode de sociologie permettant au sociologue de rentrer dans un groupe en jouant un rôle. Grâce à ce rôle, il va participer à la dynamique du groupe, comme un membre à part entière. Dans ses projets, Bertille Bak s’immerge totalement dans les groupes qu’elle observe. Pour « Mineur Mineur », l’artiste a changé son processus créatif pour la première fois. À cause du confinement, elle a dû collaborer, depuis la France, avec des équipes de tournages sur place en Bolivie, Madagascar, Inde, Thaïlande, Indonésie.

Populaire (art) : désigne la pratique de l’art par le peuple. Dans chaque scène qu’elle réalise, la vidéaste créé une esthétique qui correspond à une lutte sociale ou politique en collaboration avec les communautés. Dans le cadre de l’exposition « DARK-EN-CIEL », l’artiste présente pour la première fois sa collection de boîtes de cireurs de chaussures achetées en Bolivie.

Quotidien : action qui se répète tous les jours et qui devient une habitude. En faisant un travail d’immersion dans des communautés invisibles, Bertille Bak participe à leurs quotidiens pour comprendre leurs us et coutumes. Dans la scénographie de « Bleus de travail », Bertille Bak utilise les mêmes lampes que celles du film.

Récit : histoire, racontée par un narrateur à partir d’histoires réelles ou fictives. C’est une forme ancestrale de transmission des savoirs entre les hommes. Les scénarios de Bertille Bak se mettent en forme grâce à un travail collectif des communautés et de l’artiste. Elle crée une fiction qui s’inspire du réel, pour créer un récit imaginaire.

Son : sensation auditive que l’on entend. Le son est très important dans les vidéos de Bertille Bak, elle utilise des prises de son hors des tournages et les insère en post-production. Les bruitages de l’artiste permettent de construire un décor auditif, qui traduit l’aspect sonore d’un événement.. Au cinéma, le travail sonore est essentiel, il permet d’influencer la réception du spectateur. « Mineur Mineur » est un film où l’artiste a fait appel pour la première fois à un compositeur, pour créer une ritournelle dissonante. Celle-ci contribue au décor de la kermesse.

Trucages : techniques plus ou moins simples pour construire des images fantastiques. George Méliès (1861 – 1938), pionnier du cinéma français et ancien illusionniste, a créé les premiers décors et trucages du cinéma. Ils mêlent magie, théâtre et incrustations créant des illusions optiques, des changements d’échelles permettant des choses inexistantes dans la réalité. Aujourd’hui, à l’aide d’un fond vert, on peut incruster des images de synthèse d’un personnage, personne ou objet dans une vidéo. Dans « Mineur Mineur » ou dans « Bleus de travail », l’artiste utilise l’incrustation pour ajouter des éléments dans ses films.

Us et coutumes : habitudes ou manières de vivre. Les us renvoient à des traditions, habitudes d’un peuple ou d’un pays et les coutumes renvoient à une habitude sociale inconsciente. Certains artistes s’inspirent des us et coutumes dans leurs processus de création. Bertille Bak a été invité par La Criée dans son cycle « Lili, la rozell et le marimba » (2019-2022), qui interroge les relations entre création contemporaine et vernaculaire. Pour la première fois, l’artiste expose sa collection de boîtes de cireurs de chaussures de La Paz. Bertille Bak, présente une tradition et un savoir-faire typique de la capitale de la Bolivie et invite les spectateurs à les observer.

Vidéo : du latin video (je vois), ce médium regroupe plusieurs techniques et technologies pour permettre un enregistrement et la restitution d’images animées, sonore ou non, sur un support adapté. Depuis les années 1980, les artistes contemporains s’emparent de ce médium. Le travail de Bertille Bak se base, dès ses débuts, sur la vidéo en jouant avec des incrustations et des sons en post-production.

Inspirations et influences de l’artiste

Pour son projet Mineur Mineur et  Bleus de travail

-- Le dépeupleur, Beckett Samuel, 1970

Comme un thème que propose un compositeur, auquel les interprètes musiciens peuvent apporter toutes sortes de variations personnelles, c’est un thème que Samuel Beckett nous propose dans Le Dépeupleur. Il crée avec une rigueur mathématique et géométrique un microcosme totalement clos, un « cylindre surbaissé » qu’il peuple d’une foule d’êtres captifs. Il y fait régner des castes, des hiérarchies très précises, et des lois extrêmement rigoureuses. Pour autant, l’interprétation du thème reste ouverte et c’est même dans la multiplicité des lectures qu’il suscite que réside son infinie richesse.

-- Quand le loup habitera avec l’agneau, Despret Vinciane, 2002

Les animaux ont bien changé au cours des dernières années. Les babouins mâles qui semblaient tellement préoccupés de hiérarchie et de compétition nous disent à présent que leur société s’organise autour de l’amitié avec les femelles. Les corbeaux, qui avaient si mauvaise réputation, nous apprennent que, quand l’un d’eux trouve de la nourriture, il en appelle d’autres pour la partager. Les moutons, dont on pensait qu’ils étaient si moutonniers, n’ont aujourd’hui plus rien à envier aux chimpanzés du point de vue de leur intelligence sociale. Et nombre d’animaux qui refusaient de parler dans les laboratoires behavioristes se sont mis à entretenir de véritables conversations avec leurs scientifiques. Ces animaux ont été capables de transformer les chercheurs pour qu’ils deviennent plus intelligents et apprennent à leur poser, enfin, de bonnes questions. Et ces nouvelles questions ont, à leur tour, transformé les animaux…

-- Habiter en oiseau, Despret Vinciane, 2019

Qu’est-ce que serait un territoire du point de vue des animaux ? Vinciane Despret mène l’enquête auprès des ornithologues. Car ce qui l’intéresse surtout, c’est d’observer la naissance et le développement de l’intérêt que les scientifiques portent aux oiseaux.

-- Une faim de loup : lecture du Petit Chaperon rouge,  Garat Anne-Marie, 2004

Choisissant pour base de travail la version retranscrite par Charles Perrault à la fin du XVIIe siècle, Anne-Marie Garat propose une lecture, très personnelle, du conte du Petit Chaperon Rouge. Sollicitant tout à tour, sans jamais sombrer dans le jargon des spécialistes, la psychanalyse, les outils d’analyse stylistique, l’étymologie, l’histoire littéraire et l’histoire tout court, elle propose une interprétation inédite dans une langue lyrique et éclairante.

Pour la révolte

-- In girum  Les leçons politiques des ronds-points, Jeanpierre Laurent, 2019

In Girum imus nocte et consumimur igni.« Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes consumés par le feu. » Qui aurait pu imaginer que cette locution latine, palindrome à l’origine incertaine, livrerait aujourd’hui la tonalité d’une vaste contestation et, au-delà, l’allégorie d’une époque ?

Pour le plaisir

-- Mémoire d’une savonnette indocile, Moullet Luc , 2021

 L’autobiographie du plus farfelu et cinéphile des cinéastes français. Je suis le frère d’un génie de la musique aléatoire, le père d’une belle astronome qui choisit sa voie à 5 ans, le cousin au 11e degré d’un mec qui tua le maire, la mairesse et le garde champêtre (lequel avait déplacé sa chèvre de 8 mètres) de son village, le mari d’une femme équilibrée et séduisante qui me supporte depuis 52 ans.

Parce qu’elle a regardé sur le site de La Criée les expositions passées

-- Déplacements, [Catalogue], Baquié Richard, 2017

Richard Baquié (1952-1996) est un sculpteur qui a profondément marqué et influencé de nombreux artistes, aussi bien dans sa région d’origine, le sud de la France, que dans l’Hexagone ou à l’étranger. Ses préoccupations, aussi bien plastiques que littéraires, se sont souvent articulées autour des notions de déplacement, de voyage, de fragilité ou de disparition.

Parce qu’elle aurait voulu être à l’initiative de ce projet


-- Bad Luck, Hot Rocks, Thompson Ryan et Orr Phil, 2019

Le « Petrified Forest National Park », situé dans le nord-est de l’Arizona, protège l’un des plus grands gisements de bois pétrifié au monde. Malgré des avertissements sévères, les visiteurs enlèvent chaque année plusieurs tonnes de bois pétrifié du parc, et rendent souvent ces pierres par courrier (parfois des années plus tard), accompagnées d’une « lettre de conscience ».

Parce qu’ils ont marqué son adolescence

    -- Boris Vian

      -- Raymond Queneau

        Bertille Bak et le Burlesque

        Bertille Bak et la vidéo

        Dès sa sortie de l’école des beaux-arts de Paris, Bertille Bak expérimente le médium de la vidéo au Fresnoy, Studio national des arts contemporains consacré à la production et diffusion artistiques, audiovisuelles et numériques. Les films qu’elle scénarise et réalise, se jouent en collaboration avec les communautés, auprès desquelles elle s’immerge. Dans un univers à la fois décalé et ridicule, l’artiste mêle la fiction au réel pour créer des scènes surréalistes.

        Pourquoi le burlesque ?

        Le Burlesque, de l’espagnol burla, veut dire « plaisanterie », un enchaînement de blagues ou gags qui font rire. Apparu dans un premier temps en Italie dans la Commedia dell’Arte, le burlesque s’impose comme genre à part entière dès les origines du cinéma. Il se définit par des situations comiques, comme par exemple, dans le premier court-métrage burlesque, l’Arroseur arrosé de Louis Lumière en 1895. Le retournement de situation est un des fondements du burlesque au cinéma, par la multiplication d’accidents avec les cascades de l’acteur Buster Keaton ou des disputes avec les Marx Brothers.

        Des personnages hauts en couleurs

        La Brigada présente la communauté des cireurs de chaussures (lustracalzados) de La Paz. Ils se sont réunis en un collectif pour défendre leurs droits et améliorer leurs conditions de vie dans la société bolivienne. L’artiste a pris contact avec leur association « Hormigon Armado », pour créer un projet commun qui met en lumière leurs revendications. C’est ainsi que « l’armée des souliers propres » est née, une brigade qui fait du bruit pour se faire entendre. Bertille Bak reprend l’image d’une manifestation, mais la détourne et amplifie de façon absurde et originale : une armée d’hommes en cagoule montés sur des échasses faites de boîte de conserve. Ils ne parlent pas, ne portent pas d’affiches, seule leurs bruits de pas se font entendre. L’artiste a fait le choix d’amplifier l’importance du rôle des cireurs de chaussures en montrant différents moyens comiques pour ne pas salir les chaussures. Chaussons de chaussures, échasse en métal, à dos de femmes, en roulant sur soi-même… Pour finalement finir le film par un lustracalzados cirant des chaussures.

        Les héros burlesques, comme dans les films de Jacques Tati, Max Linder ou Charlie Chaplin, jouent avec leur corps pour créer des scènes surréalistes. Les costumes, maquillages ou des accessoires décalés amplifient le côté humoristique. Tous comme ces légendes du cinéma, les personnages de Bertille Bak, jouent à leur tour dans des scènes surréalistes et hautes en couleurs. De l’armée des cireurs de chaussures pour le film La Brigada, aux petits poussins multicolores de Bleus de travail jusqu’aux enfants mineurs des cinq pays de Mineur Mineur, les héros de Bertille Bak se font entendre.

        Un Humour Bertillesque

        L’humour de Bertille Bak s’illustre sous une forme satirique, en transposant ses personnages dans des situations imaginaires. Cette forme d’humour lui permet de jouer sur le retournement de situation pour rendre sensible ce qu’il y a de critiquable dans le réel. Tel que dans les films de Jacques Tati (1907-1982), l’artiste joue avec le son pour créer ou amplifier une situation burlesque. Bleus de travail raconte la vie de poussins qui se font kidnapper par des corneilles et colorer grâce à des lampes. Afin de divertir un couple d’aigle, ils sont expédiés sur une ligne électrique, pour former un arc-en- ciel. Aucune parole dans le film, seulement un dialogue entre les oiseaux et les machines : caquètement, gazouillement et piaillement et bourdonnement, grincement, pétarade…Tous ces bruitages amplifient les trucages du film pour donner un résultat coloré, comique et surréaliste.

        Le travail des enfants

        L’installation de Bertille Bak, Mineur Mineur, aborde le thème du travail des enfants dans les mines de différents pays du monde que sont l’Inde, la Bolivie, l’Indonésie, la Thaïlande, et Madagascar.

        Une définition a été donnée du travail de l’enfant par l’Organisation Internationale du Travail qui précise que le travail des enfants « regroupe l’ensemble des activités qui privent les enfants de leur enfance, […], nuisent à la scolarité, santé développement physique et mental ».

        Aujourd’hui, 160 millions d’enfants dans le monde sont impliqués dans le travail. Il y a eu une augmentation de 8,4 millions d’enfants ces quatre dernières années. Beaucoup d’entre eux travaillent sans être scolarisés.

        Le travail des enfants s’étend à plusieurs secteurs, comme l’industrie du textile où ils sont le plus nombreux, le secteur agricole ou chez les marchands. Les heures de travail sont similaires à celles des adultes mais la rémunération ne l’est pas.

        Cet emploi de la main d’œuvre infantile reste aujourd’hui quelque chose de très répandu dans certaines régions et il préoccupe, malgré les lois qui l’encadre. Il s’agit d’un travail dur et dangereux qui prive les enfants de leurs droits fondamentaux d’éducation et de santé.

        En Inde, on compte le plus grand nombre d’enfant au travail, environ 20 millions de mains d’œuvres infantile selon les sources. Le revenu mensuel est de 177€.  Les conditions de travail sont très dures notamment par rapport aux outils utilisés. Les mineurs sont quant à eux payés au nombre de charbon qu’ils extraient et pour les « gros bras », le salaire dépasse difficilement les 13 €.

        À Madagascar, certains secteurs ont arrêté d’employer des enfants, mais d’autres continuent comme les mines de Saphir dans la région d’Ilaka. Il s’agit du secteur qui emploi le plus d’enfants, certaines sources en comptent environ 86000 à travailler.

        En Bolivie, sur environ 15 000 mineurs de Potosi, plusieurs centaines sont des enfants. Il s’agit d’un travail fatiguant et très risqué, par rapport aux gaz toxiques qui peuvent être respirés. La loi Bolivienne accepte l’emploi des enfants à partir de 10 ans mais interdit l’emploi dans les mines car c’est un travail dangereux. On peut cependant retrouver beaucoup d’enfants dans ce secteur.

        En Indonésie, en 2016, beaucoup d’enfants travaillent notamment dans les plantations de tabac ce qui peut être la cause de nombreuses maladies. La loi fixe un minimum de 15 ans pour travailler mais beaucoup d’enfants sont employés dans les champs, dans les rizières, en tant qu’ouvriers agricoles ou pour du travail domestique.

        Enfin, en Thaïlande, les enfants travaillent beaucoup dans les secteurs agriculteurs, dans la pêche ou l’élevage de crevettes. Ils portent de lourdes charges et peuvent travailler de nombreuses heures. Ils respirent également des substances dangereuses comme des pesticides. On estime qu’environ 12,3% des enfants entre 5 à 14 ans qui travaillent ne sont pas payés.

        Pour en savoir plus sur le travail des enfants dans le monde, voici une vidéo :

        Pourquoi dans certains pays les enfants travaillent-ils ? - 1 jour, 1 question

        Pourquoi dans certains pays les enfants travaillent-ils ? - 1 jour, 1 question

        A pieds d’œuvres, de La Criée au musée

        Partant de l’exposition DARK-EN-CIEL de Bertille Bak à La Criée, nos professeurs conseillers-relais du 2nd degré Fabrice Anzemberg et Yannick Louis vous proposent des pistes pédagogiques pour prolonger votre visite au musée des beaux-arts de Rennes :

        À pieds d’oeuvres_N8_DARKENCIEL

        Vous y trouverez des pistes de lecture autour d’un choix d’œuvres dans les collections permanentes du musée, en lien avec différentes entrées thématiques de l’exposition DARK-EN-CIEL :

        -- En lien avec l’œuvre Mineur mineur de Bertille Bak : la représentation des enfants dans les collections du musée, du 16e au 19e siècle

        -- En lien avec Bleus de travail : L’homme et l’animal dans les arts : de l’affrontement à la communauté de destins. L’évolution de la perception et de la représentation du monde animal, de Véronèse à Aillaud à travers les collections du musée.

        Des ressources sont proposées en complément sur :

        -- les représentation de l’enfance et les références au burlesque dans l’œuvre de Bertille Bak (filmographie et bibliographie)

        -- les représentations de l’animal (bibliographie)

        Vous trouverez enfin les informations pratiques pour réserver vos visites, à La Criée et au musée des beaux-arts de Rennes.

        Pour plus d’informations ou construire votre parcours « art contemporain et patrimoine », vous pouvez contacter les professeurs conseillers relais :

          -- Fabrice Anzemberg – fabrice.anzemberg@ac-rennes.fr

          -- Yannick Louis – yannick.louis@ac-rennes.fr

          ou au 02 23 62 17 54 (permanence tous les mercredis en période scolaire de 14h00 à 16h00 au musée des beaux-arts de Rennes)

          À la découverte des cinq pays de l’œuvre « Mineur Mineur »

          Pour son exposition DARK-EN-CIEL à La Criée, Bertille Bak présente sa nouvelle production, Mineur Mineur, une installation composée de cinq vidéos réalisées avec des enfants travaillant dans les mines d’extraction : de l’argent en Bolivie, du charbon en Inde, de l’or en Thaïlande, de l’étain en Indonésie et des saphirs à Madagascar.

          En regard de ces fictions, voici 5 planches de photographies documentaires relatives à chacun des pays.

          -- Inde

          -- Bolivie

          -- Indonésie

          -- Thaïlande

          -- Madagascar

          Bibliographie de Bertille Bak

          CATALOGUE INDIVIDUEL

          -- Michel Bak, Christian Boltanski, Laurent Busine, Bertille Bak, Circuits : exposition, Paris, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Paris musées, 2012

          Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris a présenté une exposition consacrée à Bertille Bak en 2012. Circuits développe un parcours dont Paris est le point d’ancrage des deux derniers projets de l’artiste : Ô quatrième portant sur le questionnement existentiel de religieuses retirées dans un couvent et Transports à dos d’hommes, projet inédit réalisé avec les habitants d’un campement tsigane. L’ouvrage, conçu par l’artiste comme un jeu de piste, présente son travail avec deux communautés: les Roms d’Ivry et celle des Filles de la Charité.

          CATALOGUES COLLECTIFS

            -- Isabelle Ewig (dir.), Dix-7 en Zéro-7, catalogue de l’exposition des diplômés de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris avec les félicitations du jury, Fondation d’entreprise Ricard, Paris, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, 2008

              -- Bernard Blistène (dir.), Panorama 9-10, Tourcoing, Editions du Fresnoy – Studio national des arts contemporains, 2008

                -- Thibaut De Ruyter, Sophie Kaplan (dir.), Forteresse. Bertille Bak. Damien Cado. Passage à faune, CRAC Alsace, Altkirch, Editions du CRAC Alsace, 2009

                  -- Philippe Artières, Bart Lootsma (dir.), Insiders, CAPC, Bordeaux, Les Presses du Réel, Dijon, 2009

                    -- Laurent Busine (dir.), À toutes les morts, égales et cachées dans la nuit, Musée des arts contemporains de la Communauté française de Belgique au Grand-Hornu, Hornu, Editions du Musée des arts contemporains du Grand-Hornu, 2010

                    -- Régis Durand (dir.), Là où nous sommes : œuvres de la collection Neuflize Vie, Maison d’art Bernard Anthonioz, Nogent-sur-Marne, Editions de l’Oeil, Montreuil, 2010

                    -- Guillaume Desanges (dir.), 2001-2011, Soudain, déjà , École nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris, ENSBA, 2011

                    -- Marianne Derrien (dir.), Infiltration. Le privilège des chemins, Plataforma Revolver, Lisbonne, Portugal, Éditions de la Plataforma Revolver paraa Arte Contemporânea, 2011

                    -- Laurent Busine, Jessica Castex, Fabrice Hergott, Laurent Jean-Pierre (dir.), Bertille Bak – Circuits, Musée d’art moderne de la ville de Paris, Paris, Éditions Paris-Musées, 2012

                    -- Elena Filipovic (dir.), Évocateur, Fondation d’entreprise Ricard, Paris, Editions de la Fondation d’entreprise Ricard, 2012

                    -- Claire Le Restif (dir.), L’Homme de Vitruve, Centre d’art contemporain d’Ivry – le Crédac, Ivry‑sur‑Seine, CREDAC, 2012

                    -- Christopher Marinos (dir.), Agora : 4th Athens Biennale 2013, Athènes, Grèce, Éditions Athens biennale, 2013.

                    -- Caroline Bourgeois, Marie Darrieussecq, Thierry Grillet (dir.), A triple tour : collection Pinault, La Conciergerie, Paris, Éditions du Patrimoine, 2013

                    -- Enrico Lunghi, Hubert Wurth (dir.), NY-LUX : Edward Steichen award Luxembourg, 2004- 2014, Musée d’art moderne Grand-Duc Jean, Luxembourg, Éditions du MUDAM, 2014

                    -- Marianne Derrien (dir.), Faire des mondes -- Creating worlds, Kyungpook National University, Wooyang Museum of Contemporary Art, Daegu, Corée du Sud, Noosphere contemporary art lab, 2016

                    -- Bérénice Saliou (dir.), Bertille Bak : complexes de loisirs, Espace d’art le moulin,La Valette‑du‑Var, 2017

                    -- Émilie Ouroumov (dir.), Palais Potemkine,National Gallery, Sofia, Bulgarie, Fondation d’entreprise Ricard, Paris, 2017

                    Bibliographie jeunesse autours des œuvres Dark-en-Ciel

                    Bibliographie Jeunesse
                    Autour de Bleus de travail
                    Cycle 1 et 2

                    -- Poussin noir, [livre] Rascal & Elliott Peter , Ecole des loisirs, 1997

                    Cent œufs ont éclos dans la couveuse du fermier Vitellus. 99 poussins sont nés jaune. Le dernier est tout noir. Madame Vitellus devient Maman Poule et Monsieur Vitellus devient Papa Coq. Poussin Noir, qui ne reconnaît pas ces parents-là, décide de
                    partir à la recherche de sa vraie famille…

                    -- Le canard fermier, [livre] Waddell Martin & Oxenbury Helen, collection Pastel, Ecole des loisirs, 2001

                    Il était une fois un canard qui vivait avec un fermier très paresseux. Le canard s’épuisait au travail. Le fermier grossissait dans son lit. Une telle situation ne pouvait plus durer…

                    -- Blaise 3 en 1, [livre] Ponti Claude, collection Album, Ecole des Loisirs, 2016

                    Cette compilation comprend trois aventures de Blaise le poussin masqué : Blaise et la tempêteuse bouchée ; Blaise dompteur de tache ; Blaise et le robinet. Blaise, le poussin masqué, aime par-dessus tout inventer des jeux, faire des bêtises, déclencher des catastrophes rigolotes en bricolant, donner des frissons de peur délicieuse à tous les autres poussins, ses amis, et puis tout arranger. Dans cette compilation de trois de ses aventures, voilà Blaise qui arrache le bouchon d’une tempêteuse bien mûre, puis qui organise une course de chaises et de faux Teuils, et encore qui fabrique un robinet pour jouer à la salle de bains et mettre de l’eau partout…

                    Cycle 3

                    -- Charivari à Cot-Cot-City, [livre] Nimier  Marie & Merlin Christophe,  Edition Albin Michel Jeunesse, 2001

                    Cot-Cot-City, le village du bonheur ? C’est ce que Fricatout et son chien Morsec voudraient vous faire croire. Pourtant, chez les poulets, la révolte gronde..

                    -- Drôles d’Artnimaux !, [livre] Larroche Caroline, Edition Palette, 2010

                    Les drôles d’Artnimaux, ce sont ceux que les artistes, depuis le début du XXe siècle, ne cessent d’inventer, revisitant la nature en apprentis sorciers pleins d’humour. Il y a les Artnimaux qui font sourire et ceux qui font vraiment rire. Il y a ceux qui font peur, un peu, beaucoup, carrément. Il y a les Artnimaux de la ferme et ceux d’ailleurs, ceux des airs et de la mer, et ceux, familiers, de la maison…

                    -- La ferme des animaux, [roman] Orwell George ,  Gallimard · Collection. Folio, 1981 (traduction française)

                    À la Ferme du Manoir, les animaux en ont assez d’être maltraités. Major l’ancien, leur doyen, leur a ouvert les yeux sur la tyrannie de l’Homme. Il faut faire la révolution ! Une fois le fermier banni, les animaux décident de ne plus se laisser commander. Pour veiller à cela, sept règles sont édictées et rédigées par les cochons. La dernière est claire : Tous les animaux sont égaux. Mais le temps passe, et les commandements changent, un par un. Jusqu’à ce qu’on puisse lire : Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres

                    -- La ferme des animaux, [Dessin animé] Halas  John et Batchelor  Joy, d’après le livre de George Orwell, 1954

                    Lassés des mauvais traitements, les animaux de la Ferme du manoir se révoltent contre Mr Jones, le fermier. Ils le chassent et proclament une nouvelle société où tous les animaux sont égaux.

                    -- Le château des animaux ; t.1 : Miss Bengalore/ t.2 : Les Marguerites de l’hiver, [Bande-dessinée] Dorison Xavier & Delep Félix, Casterman, 2019

                    Quelque part dans la France de l’entre-deux guerres, niché au cœur d’une ferme oubliée des hommes, le Château des animaux est dirigé d’un sabot de fer par le président Silvio… Secondé par une milice de chiens, le taureau dictateur exploite les autres animaux, tous contraints à des travaux de peine épuisants pour le bien de la communauté… Miss Bangalore, chatte craintive qui ne cherche qu’à protéger ses deux petits, et César, un lapin gigolo, vont s’allier au sage et mystérieux Azélar, un rat à lunettes pour prôner la résistance à l’injustice, la lutte contre les crocs et les griffes par la désobéissance et le rire… Premier tome d’une série prévue en quatre volumes, Le Château des animaux revisite La Ferme des animaux de George Orwell (1945) et nous invite à une multitude de réflexions parfois très actuelles…

                    L’absurde, décalage, mélange de réalité et de fiction

                    -- Chicken Run, [film d’animation] Park Nick & Lord Peter, Kirkpatrick Karey, Dreamworks Animation, 2000

                    Ginger, poulette rebelle et ingénieuse, fait partie d’un élevage tenu d’une main de fer par un couple aussi cupide que stupide, les Tweedy. Contrairement à ses compagnes d’infortune, résignées à leur triste condition, elle multiplie, en vain hélas, les tentatives d’évasion.

                    -- For the birds (Drôles d’oiseaux sur une ligne à haute tension), [film d’animation] Eggleston Ralph, Studio Pixar, 2000

                    Le court métrage commence par l’apparition de deux oiseaux sur une ligne téléphonique entre deux pylônes. Peu à peu, d’autres se joignent au petit groupe et tout le monde commence à se battre pour conserver sa place sur le fil mais plus ils se battent, plus les distances entre eux se font minimes, obligeant donc les oiseaux à s’amasser au centre du fil tendu qui commence à tomber sous leur poids.

                    -- Angry birds – le film, [film d’animation] Kaytis Clay, Reilly Fergal, Sony Pictures Imageworks et Columbia Pictures, 2016

                    Le film d’animation est adapté du jeu vidéo Angry Birds sorti en 2009. L’histoire commence avec Red, un oiseau souvent colérique à cause de plusieurs raisons injustes envers lui, qui court comme un dératé pour effectuer une livraison chez une famille d’oiseaux, officiant en tant que clown pour anniversaire. Il leur apporte un gâteau, mais un accident se produit : Red brise accidentellement un œuf, dont le petit le prend pour son père, tout cela à cause des parents l’ayant volontairement pris de haut suite a son retard. Red passe en jugement par le chef de l’île, dont aucun habitants ne sait pas voler malgré qu’ils sont des oiseaux, et doit suivre une thérapie pour apaiser sa colère.

                    Autour du cinéma

                    -- Quel cinéma !, [livre] Schapira Catherine & Reyt Claude , Collection Autrement Junior Arts, 2003

                    Qu’est-ce que le cinéma ? Des images projetées, en mouvement, qui montrent le monde ou racontent une histoire, avec du son, des acteurs, des décors… Des images qui, depuis les premiers films, ne cessent d’émerveiller les spectateurs. Le cinéma, c’est aussi un lieu, un endroit magique où chacun peut aller, dans le noir, découvrir avec d’autres, une histoire qu’on ne raconte que pour lui seul. Ce livre ouvre les portes de ce monde fascinant et invite à s’approcher amoureusement du 7e art !

                    -- Qu’est-ce que l’art vidéo aujourd’hui ?, [livre] sous la direction de Moisdon Stéphanie , Beaux-Arts édition, 2008

                    Ce livre  propose davantage un voyage subjectif dans les mondes explorés avec ce médium par 58 vidéastes de nationalités et de générations différentes, qu’une encyclopédie.

                    -- Tati,  Dada [revue d’art], n°147, mai 2009

                    « Je veux que le film commence quand vous quittez la salle ». Le film de la vie et de l’œuvre de Jacques Tati ((1907-1982)) se prolongent dans DADA. En seulement six longs-métrages, il a créé une œuvre drôle et poétique, qui fait écho à l’art de son époque. Elle résonne encore dans le travail de nombreux artistes d’aujourd’hui.

                    -- Méliès, Dada [revue d’art], n°248, septembre 2020

                    Un artiste qui visait la lune… Comme les personnages de ses films, Georges Méliès ((1861-1938)) aura cru en ses rêves. Pionnier du cinéma, il crée en quelques années le premier studio au monde. Scénariste, réalisateur, décorateur, acteur : il développe tous ces métiers et les exerce même tour à tour lui-même. Les premiers trucs et effets spéciaux, c’est lui aussi ! Méliès est un infatigable artisan, multipliant les inventions pour créer des univers fantastiques, qui aujourd’hui encore font la magie du cinéma.

                    -- Les Temps modernes, [film muet] Chaplin Charlie , Chaplin – United Artists, 1936

                    Le film est une satire du travail à la chaîne et un réquisitoire contre le chômage et les conditions de vie d’une grande partie de la population occidentale lors de la Grande Dépression, imposées par les gains d’efficacité exigés par l’industrialisation des temps modernes.

                    -- Le Tableau, [film d’animation], Laguionie  Jean-François, BE-Films, 2011

                    Dans un tableau inachevé, vivent trois sortes de personnages que le Peintre a plus ou moins « finis ». S’estimant supérieurs, les « tout-peints» prennent le pouvoir. Persuadés que seul leur créateur peut ramener l’harmonie, Ramo, Lola et Plume réussissent à quitter le tableau pour partir à sa recherche…

                    Autour de Mineur Mineur

                    -- Imbattable, [Bande-dessinée], Jousselin Pascal & Croix Laurence, Dupuis, 2017

                    Non seulement Imbattable est imbattable, mais son super-pouvoir fait de lui le seul véritable super-héros de bande dessinée ! De la structure quadrillée des planches de BD, Pascal Jousselin a fait un champ d’exploration narrative, un espace ludique où déplacer ses personnages en toute liberté. Son super-héros bondit d’une case à l’autre et joue des décalages et des transferts, imbattable est non seulement un véritable hommage à la BD classique franco-belge, mais aussi une formidable expérience de lecture, dynamique et inventive.

                    -- C’est quoi les droits de l’enfant ? .https://www.youtube.com/watch?v=y63NNvyWumY [dessin animé ], 1 jour, 1 question, France TV, 18 mai 2015

                    Ce dessin animé court a pour vocation d’expliquer aux enfants un sujet d’actualité, économique, politique ou social, en mêlant pédagogie et humour. En 1978, des membres de l’ONU se sont réunis pour travailler à une Déclaration des droits de l’enfant. Le 20 novembre 1989, la Convention internationale des droits de l’enfant a été signée par 195 Etats.

                    L'exposition