Sophie Kaplan
Directrice de La Criée centre d'art contemporain
Alors que semble s'accélérer toujours et encore la succession des crises — écologique, mais aussi postcoloniale, sociétale, des représentations, etc. —, pour beaucoup il n'est plus possible de rester passif·ves face à l'effondrement qui vient. Il n'est plus possible de se contenter d'observer, de constater et de trembler.
L'accélération des crises va par ailleurs de pair avec une accélération des rythmes sociétaux et individuels, auxquels il faut se soumettre et s'ajuster en continu.
Dans ce contexte, nombre d'artistes, de penseurs et penseuses, d'acteurs et actrices des mondes de l'art réfléchissent à des formes d’adaptations, d’alternatives et de résistances.
La Criée centre d'art contemporain accompagne ce mouvement à travers le cycle artistique Festina Lente (Hâte-toi lentement), qui se décline en expositions, événements et des résidences, ainsi que dans les pages de la présente revue.
Comment prendre soin de celles, ceux et ce qui nous entoure, dans leur diversité ? Comment faire commun dans un monde trop souvent fracturé ? Comment les artistes endurent le présent ? Que peut l'art ? Où doit-il se tenir ? Ce sont ces questions que posent le second numéro de la revue Festina Lente.
Cherchant à s'ajuster à des réalités plurielles, complexes, contradictoires, ce numéro laisse entendre différentes voix, qui empruntent des routes collectives et variées. On trouve ainsi des voix complices qui se répondent pour parler de terres dévastées et de vies brisées (Anisia Uzeyman et Saul Williams), des voix d'ancêtres qui parlent à travers nous (Khanysile Mbongwa et Euridice Zaituna Kala, Léa Muller), des voix de personnages mythologiques qui se transforment au fil des siècles et des traductions (Rasmus Myrup), des voix polyphoniques de collectives qui parlent de renouveler la langue, de la faire échapper de ses cadres binaires (Bye Bye Binary), des voix symbiotiques d'espèces compagnes (Estelle Chaigne et Vincent Zonca) ou d’autres qui parlent de réinventer l'architecture, l'art, l'amour et l'amitié (Xavier Wrona, La collective qui cherche encore son nom, Gilles A. Tiberghien).
Le projet graphique
La mise en forme de la revue Festina Lente est conçue en clin d’œil aux travaux d’Alde Manuce, imprimeur humaniste italien du XVe siècle, qui marquait ses ouvrages de l’adage latin sous la forme imagée d’un dauphin (Festina) s’enroulant autour d’une ancre (Lente). Ainsi, les titres ornés d’astérisques et composés d’un revival typographique du XVe siècle et les multiples lettrines disséminées dans l’ouvrage proposent une réinterprétation graphique de ses travaux.
Ce numéro est l’occasion de faire dialoguer une panoplie de lettres, contemporaines, sensibles, poétiques et joyeuses, dessinées par des typographes souhaitant se saisir de la lettre comme forme expressive. Cette collection de caractères répond aussi à l’envie de faire collectif,
une manière d’enlacer la création pour endurer le présent.
Directrice de La Criée centre d'art contemporain
Artiste et enseignante
Artiste, forestière et paysagiste.
Curatrice, théoricienne de l'art, cinéaste et enseignante
Artiste
Philosophe, historien de l'art et écrivain
Collective
Artiste
Artiste et enseignante
Commissaire
Artiste, forestière et paysagiste.
Artiste
Actrice, dramaturge et réalisatrice
Poète, musicien et acteur
Écrivain, critique d'art et curateur
La Criée centre d'art contemporain
Les presses du réel (https://www.lespressesdureel.com/ - lien externe)
Alias Sandi
105 pages
pages intérieures noir & blanc
couvertures couleur
français
format : 33 × 24 cm
ISBN : 978-2-90-6890-38-1
15€
Informations
Crédits