Léa Muller
Artiste, forestière et paysagiste.
Dans un plastique, un gland dans du sable. Le gland n’a pas de dormance : si il sèche, il ne germe pas. Un gland de chêne sessile, un gland de chêne sessile de quatre cent quatre vingt six ans et de six mètres cinquante de circonférence. Un gland du chêne de Breslon dont tout le monde se fout éperdument, comme on se fout de tout d’ailleurs, comme on se fout de la voûte percée. Un gland remarquable, remarquable pour boucher des trous. Le bouche-trou est un objet remède, malheureux remède contre la négligence universelle. Il rassemble une communauté de boucheurs et de boucheuses de trous qui d’un même geste bouchent des trous et œuvrent pour la filiation collaborative d’un géant. Ils et elles conservent leur gland à l’extérieur, au nord. Dès que possible, et avec la plus grande délicatesse, ils et elles sortent le gland de son plastique et le placent entre les deux coques du bouche-trou, qu’ils et elles remplissent avec le sable restant. Ils et elles choisissent une voûte percée à boucher et plante à cet endroit le gland, armé de son exosquelette nouveau. Juste au dessus, une branche d’épines s’enfonce. Ils et elles y reviennent.
La Criée centre d'art contemporain
Ce multiple se compose d'une coque en argile cuite, d'un coquillage, d'une branche de prunellier, de sable et d'un gland de chêne sessile en dormance.
Il est édité en 52 exemplaires dans le cadre du cycle Festina Lente (Hâte toi lentement).
10 €
Artiste, forestière et paysagiste.
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