Apocalypse

Evariste Richer

Marc Domage

pale d’hélicoptère, baguette de direction d’orchestre
510 × 40 × 10 cm

Apocalypse et Histoire, deux œuvres mises en regard, incluent des outils de mesure. La baguette de direction d’orchestre donne le tempo de la musique et le crayon d’architecte esquisse les dimensions d’un espace. Ces outils sont associés à une grande et une petite pales d’hélicoptère qui font écho à la force centrifuge du cyclone. Présentées ici démantelées de leurs rotors, elles sont les métaphores
des aiguilles des heures et des minutes arrachées de leur horloge. Les titres renvoient par ailleurs aux récits : la grande histoire des Hommes et le mythe de l’Apocalypse, de la fin des temps. Pour Evariste Richer, les deux pièces trouvent des résonances dans l’histoire des arts : des cercles de l’Enfer de Dante au film Apocalypse Now de Francis Ford Coppola.

L’histoire est à l’image de la géologie : elle additionne des couches ou des strates de récits qui se sédimentent avec le temps, tels des sillons. Dans son accélération, elle peut aussi générer l’accident, la ruine ou l’amnésie. Paul Virilio évoque ainsi les effets de la compression de l’espace-temps : « un jour l’espace-temps du monde ne sera plus rien parce que nous aurons perdu l’extension et la durée du monde à cause de la vitesse. Nous ne nous serons pas contentés de gagner du temps pour nous rendre d’un point à un autre mais nous aurons surtout perdu l’espace-temps du monde, parce qu’il sera devenu trop petit pour les nouvelles technologies. Il y a là un phénomène de perte symbolique considérable.* »

* Entretien entre Paul Virilio et Giairo Daghini, « Dromologie : logique de la course », in Multitudes – futur antérieur 5, printemps 1991

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