Cabane perchée

Éléonore Saintagnan

Éléonore Saintagnan, vue de l'exposition L'Œuf pondu deux fois, La Criée centre d'art contemporain, Rennes, 2019 courtesy de l'artiste © Benoît Mauras

bois, chaume, ficelles et fil de fer, 406 × 391 × 500 cm

À La Criée, Éléonore Saintagnan transforme l’espace en place de village, un lieu imaginaire qui se situe à la croisée des différents endroits où elle a travaillé (Japon, Corée du sud, Ouessant, Montreuil-sur-Mer, parc du Ballon des Vosges, etc.). Pour construire les cabanes, elle a procédé comme pour ses films, en composant avec les ressources locales et les techniques disponibles. Toutes ont été réalisées à partir de matériaux recyclés, en chaume, écorces de châtaigniers et cagettes du marché, en étroite collaboration avec l’équipe technique de La Criée, des étudiant·e·s et producteurs locaux.

Dans ces espaces, Éléonore Saintagnan convoque l’architecture vernaculaire (en particulier des loges de feuillardiers et des chaumières) mais aussi, le bricolage. Les cabanes témoignent également de l’intérêt de l’artiste pour le monde de l’enfance et l’origine du langage. Le mot vient de l’occitan cabana qui désigne la chaumière. Pour le pédiatre et psychanalyste anglais Donald Winnicott*, la cabane est « un espace transitionnel », une aire de jeu et un lieu mental de projection de l’imaginaire. Dans celle-ci, l’enfant ou tout autre constructeur invente un espace en retrait du monde réel. À La Criée, elles donnent à l’exposition un air de campement utopique, où chacun·e peut s’installer pour découvrir les films.

* Donald Woods Winnicott, Jeu et réalité, l’espace potentiel, Paris, Gallimard, 1975

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