Chien migrant, polystyrène, fibre de verre et résine polyester
150 x 72 x 118 cm
Migrant, polystyrène, fibre de verre et résine polyester
218 x 110 x 180 cm
Chien rêveur 1, frêne, châtaignier, chêne
178 x 62 x 147 cm
Chien rêveur 2, frêne, châtaignier, cèdre
173 x 70 x 141cm

L’œuvre En Transit, produite par La Criée et présentée au musée des beaux-arts de Rennes, est constituée de deux chiens sculptés en bois brut, solidement ancrés dans le sol, levant la tête vers un homme et un autre chien suspendus à des filets remplis de boules blanches. Ces figures en résine polyester noire semblent littéralement flotter dans l’espace, comme figées dans le temps.

Les figures suspendues, intitulées Migrants adoptent une posture relâchée, tandis que les Chiens rêveurs sont postés au sol. Cette opposition entre légèreté et pesanteur est accentuée par le choix des matériaux. Cyrille André a travaillé le bois à la tronçonneuse. La taille directe lui permet de se confronter à la matière, de jouer avec les vides. Ce traitement brut laisse paraître les imperfections naturelles du bois, les arêtes saillantes des différents morceaux tout comme les pièces métalliques qui les assemblent. Les chiens rêveurs nous livrent ainsi leur composition, mélange d’essences naturelles et de produits manufacturés. Pour réaliser les Migrants, Cyrille André a choisi des matériaux composites plus légers. Il a assemblé des blocs de polystyrène qu’il a ensuite taillé dans la masse et stratifié avec de la résine noire. Les boules blanches contenues dans les filets sont du même composant que les figures. Elles symbolisent la force subconsciente qui aide les migrants à quitter leur terre, tandis que les filets de pêches confèrent à ces figures anonymes une réalité matérielle et sociale.

Cet ensemble de pièces est né d’une réflexion sur la migration et le déplacement. Si cette problématique fait écho à l’actualité, les sculptures de Cyrille André ne tendent pas illustrer une histoire ou un contexte spécifique. L’attitude des personnages évoque des scènes, des atmosphères ou des tensions, mais l’absence de détail ou de trait identitaire donne à l’ensemble une dimension universelle qui laisse la liberté à chacun d’imaginer sa propre histoire.

courtesy galerie Pièce Unique, Paris

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