4 vidéos couleur, sans son, projections murales

Le dispositif Figures comprend quatre projections vidéo qui représentent la danseuse Maud Le Pladec, filmée en immersion à la piscine Dominique Savio de Rennes. Figures souligne la présence du corps de la danseuse, en apnée et quasi immobile sous l’eau, et celui de l’artiste, suggéré par le mouvement rotatif de la caméra.

Ce mouvement dote l’espace d’une dimension temporelle, celle de la durée de la boucle, qui s’achève lorsque la danseuse remonte à la surface pour reprendre son souffle. L’effet de ralenti accentue l’impression d’apesanteur, de « temps suspendu ».

Dans la petite salle, Marcel Dinahet a choisi de présenter une autre vidéo de la série sur écran. Sur celle-ci, le cadre est plus rapproché du visage de Maud Le Pladec et la caméra reste en plan fixe. Marcel Dinahet filme le visage refermé sur lui-même (la bouche et les yeux sont clos) et porte notre attention sur l’intériorité de la personne. Ce point de vue révèle les changements du visage et du corps lorsque ceux-ci sont privés d’air et plongés dans un environnement étranger.

Dans cette série, Marcel Dinahet met l’accent sur le rapport au corps en milieu aquatique. Cet environnement est un espace où se joue une expérience à la fois physique et intérieure, celle de la perte des repères spatiaux et de la libération du poids du corps. L’artiste avait déjà fait appel à des danseurs dans la vidéo-installation-performance Les Danseurs immobiles en 2006. Ce choix n’est pas anodin car ils disposent d’une maîtrise et d’une conscience de leur corps et de l’espace qui leur permettent de rester concentrés et assurés sous l’eau. Dans les vidéos Figures, c’est le médium vidéo et plus précisément le mouvement de l’artiste qui créé la performance, voire même la chorégraphie. À la vue de ces images, le visiteur peut tenter de se mettre à la place de la danseuse, d’imaginer ce qu’elle ressent en faisant appel à sa propre expérience. L’installation nous donne ainsi à voir et ressentir les effets d’une totale immersion sous l’eau et questionne notre rapport à soi, à l’autre et à son image.

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