tubes et plateaux acier, moteurs électriques, papier peint, dimensions des plateaux acier : 210 x 62 cm, dimensions variables selon l’installation dans l’espace

Une célèbre peinture populaire anonyme de Bakou en Azerbaïdjan est imprimée sur papier peint pour faire décor… à la manière de ces tapisseries de coucher de soleil qui recouvraient pour un temps les murs de nombreux logements privés.

Avec la peinture réappropriée en tapisserie par Alexandre Perigot, le coucher de soleil est toujours là, mais son romantisme est poussé à bout par la présence au premier plan d’une forêt de champs pétrolifères de Bakou… Il y a dans cette image populaire une sincérité déconcertante tout comme une indécence faite à l’art et à la consommation des matières premières…

Cette peinture populaire n’est finalement pas si mal… Elle est même très belle… et sémantiquement très efficace

Dans l’espace d’exposition, la peinture-tapisserie de Bakou est augmentée par trois sculptures d’étagères en tubulures et plateaux d’acier. Ces étagères sont mues par un moteur électrique qui ébranle les tubulures d’acier en un déhanchement lascif qui n’est pas sans rappeler la danse du ventre.

Sur chacun des plateaux des étagères sont sagement posés des fragments découpés de cylindres d’acier. Dans la danse des étagères, les tronçons de tubes tentent vainement de s’unir pour tenter une puissance verticale… Mais… No way… Funkypipe est une œuvre trop raffinée pour dresser le pilon et faire sortir le précieux liquide.

Funkypipe œuvre aux confins de l’art, de la géopolitique et de l’histoire économique, laissant présager de la fin du pétrole, enterrant dans une allégresse érotico-visuelle et chorégraphique le précieux or noir comme les fins de la belle image esthétique.

Larys Frogier, Alexandre Perigot :Palaispopeye,  Museu Coleção Berardo, Lisbonne ;  La Criée centre d’art contemporain, Rennes ; Cneai, Chatou, 2008

collection :
-- Museu Colecção Berardo, Lisbonne
-- courtesy galerie Suzanne Tarasiève, Paris

Pour aller plus loin