marbre noir, 51 modules, dimensions variables
Cinquante-et-une vrilles en acier agrandies et redimensionnées pour correspondre à différentes tailles de croissance du corps humain, sont sculptées dans du marbre noir. Parfaitement usiné, le marbre fait osciller les tiges des forets entre une finesse extrême à une épaisseur dense et lourde.
Érigées dans l’espace d’exposition, les forets de marbre noir s’organisent en un large carré d’unités paradoxales, à la fois compactes et dispersées, fragiles et consistantes, hétérogènes et solidaires. Le marbre noir, lisse et mat, confère à l’œuvre deux qualités contradictoires, celle d’une sensualité tactile et celle d’une froideur menaçante, comme si une forme érotique s’engendrait à une forme guerrière.
Pluie noire visualise des enjeux de construction du sujet : l’autonomie de l’individu et son inévitable ouverture à l’autre, la participation de l’individu à la collectivité, l’absorption de l’individu et de la collectivité dans un processus de massification concentrationnaire…
Pluie noire autorise également des sauts qualitatifs inhabituels dans l’histoire de l’art : des drapés incarnés des sculptures du Bernin aux modules géométriques minimalistes des années 1960, des colonnes antiques à la Kaaba musulmane, du cube noir de Tony Smith aux objets désagréables de Giacometti…
production :
-- La Criée centre d’art contemporain, Rennes
-- Le Plateau Frac Ile-de-France
-- galerie Kamel Mennour, Paris
collection :
-- fondation François Pinault
Pour aller plus loin
Adel Abdessemed
Artiste