installation, bois, ciment, peinture, graffitis, matelas, aluminium
300 x 300 cm
En 2000, Farid Redouani avait réalisé une cellule de prison à Alger lors des “ Nuits de la correspondance ” organisées par le Centre Culturel français. Les visiteurs pouvaient alors pénétrer dans cet espace clos, y rédiger un courrier qui était ensuite déposé dans une boîte aux lettres et acheminé vers son destinataire par voie postale.
La cellule telle qu’elle est conçue par Farid Redouani entre en résonance avec son travail pictural où les corps et les visages sont enclos dans un espace minimal de survie. La cellule ne documente donc pas uniquement la réalité de la prison. Il s’agit davantage d’une métaphore de tout espace d’enfermement, de repli, faisant autant référence à un espace mental qu’aux conditions précaires de vie subies par la classe populaire algéroise.
Cette compréhension de la cellule comme un espace générique d’enfermement rejoint alors la série de triptyques photographiques de Khaled Belaïd. En effet, les photographies de ce dernier représentent l’inondation meurtrière du 10 novembre 2001 qui avait dévasté le quartier populaire de Bab-El-Oued dans lequel vit le photographe. Plus de 1 500 habitants avaient alors trouvé la mort, ensevelis sous des tonnes de boue et de détritus. Les photographies visualisent autant la dévastation du quartier que la chaîne d’entraide et de solidarité entre les habitants du quartier. Ces mêmes habitants avaient dénoncé l’inaction des pouvoirs publics face à l’état de délabrement des habitations et à l’absence de mises aux normes de sécurité des canalisations.
Pour aller plus loin
Farid Redouani
Artiste