trois poèmes peints sur les murs, graphite
dimensions variables

Sans titre, 2001, est constitué d’un ensemble de trois poèmes peints sur les murs et recouverts ensuite de graphite. Ces poèmes sont construits par un assemblage de phrases ou d’extraits de phrases que Morgane Lépinay a sélectionnés dans la presse. Les mots s’assemblent, se confrontent et viennent interroger leur propre valeur, leur propre sens. Détournés de leur contexte d’énonciation, devenus signes plastiques, l’artiste teste la capacité des mots à définir le réel, à exprimer une singularité.

Alexandra Gillet

« L’œuvre prend consistance et sens par effets de contiguïté, additions/soustractions et réassemblages de fragments découpés dans la presse, les expressions populaires et littéraires, réorientées dans une perspective narrative et plastique. L’artiste porte un regard sans complaisance sur une réalité quotidienne et spectaculaire qu’elle retouche […] Dialectique entre mots, moi et les autres, le geste d’écrire, s’il exprime une singularité contre le général, échappe au récit autobiographique, à la tentation du repli sur soi. Au delà des petits tracas journaliers, l’artiste affirme à couvert une intimité autrement cachée, inavouable, humeurs et manies tenues secrètes, comportements fantasques ou états d’âmes impropres à être révélés. Morgane Lépinay questionne l’ego, l’intime, le corps et pénètre avec sensibilité et sincérité ce qui nous habite. La page blanche serait cet espace permissif où se nouent nos incertitudes, nos doutes et nos contradictions. »

Fanny Poussier, catalogue de l’exposition Echos – Graphies, Rennes : La Criée centre d’art contemporain, 2001

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