huit alliances sur mesure, argent mat et poli

LOVE et HATE (amour/haine), un ensemble de huit lettres, chacune montée sur une bague en argent. Le travail de Christophe Pichon est fortement emprunt de l’histoire du cinéma. Les alliances sont ici une référence directe aux tatouages que porte le personnage du pasteur incarné par Robert Mitchum dans le film La nuit du chasseur. Pour l’exposition Echos – GraphiesLove and Hate Rings s’est donné à voir sous la forme d’une performance. L’artiste a porté les huit alliances le soir du vernissage de l’exposition, et lors de toutes ses visites à La Criée.

Outre la citation, en portant les alliances LOVE et HATE, Christophe Pichon pose la question de l’emprunt et de l’empreinte. Il extrait un signe reconnaissable de tous, cette image de deux mains tatouées qui appartient à un imaginaire collectif, sans pour autant que l’histoire du film soit nécessairement connue de tous. Porter la marque d’une autre personne c’est aussi reproduire, redoubler le film, et tester une possible identification avec le personnage du faux pasteur cupide, jouer sur l’ambivalence du personnage et des mots. Signification du geste à l’épreuve du mot : la main droite témoignant de l’amour, tandis que la main gauche signifie la haine. Serrer la main de quelqu’un, tenir un objet prend symboliquement un sens particulier. Ce sens se trouve alors annulé lorsque Christophe Pichon croise ses mains l’une au-dessus de l’autre sur la photographie Love and Hate Rings, 2001.

Alexandra Gillet

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