En se disséminant dans le catalogue de l’exposition Echos – Graphies la série Eux prend la place d’une « déclaration silencieuse ». Huit images que chacun peut posséder et s’approprier en achetant le catalogue. L’insertion des images parmi les textes et les reproductions d’oeuvre tend à désacraliser l’image. Leur succession joue sur une répétition. Chaque image en noir et blanc, photographie de l’écran de télévision dont on distingue la trame, représente une personne vue de dos.
« L’image photographique s’articule dans un processus narratif et rhétorique pour composer une œuvre globale. C’est un photogramme, une entité. »* Dans Eux la photographie fixe et fige un mouvement, elle ne dit rien de l’action qui se joue, sinon qu’une personne se retourne. Mais sa répétition contribue à l’ébauche un récit. Chaque individu semble vulnérable, on ne perçoit pas leur regard, ils n’ont pas d’identité. L’image fonctionne alors comme un processus de disparition et non d’apparition. Il est à cet égard intéressant de signaler que c’est dans un répertoire de films qui traitent de disparition de femmes que Christophe Pichon a puisé ces images.
Alexandra Gillet
*Christophe Pichon, « Propos recousus », propos recueillis par Anne Durez, décembre 1997, in Encore comme jamais alors, Rennes : Galerie Art et Essai, Galerie du Cloître, 1998
production
La Criée centre d’art contemporain, Rennes
caractéristiques techniques
Eux #18, #19, #20, #21, #22, #23, #24, #25
édition photographique in catalogue « Echos - Graphies », Rennes
La Criée centre d’art contemporain, 2001, 17,2 x 22 cm
Pour aller plus loin
Christophe Pichon
Artiste