17 photographies noir et blanc, tirage sur papier baryté,
contrecollées sur aluminium, 60 x 90 cm
8 photographies noir et blanc, tirage sur papier baryté,
contrecollées sur aluminium, 40 x 60 cm
6 photographies noir et blanc, tirage sur papier rc,
contrecollées sur aluminium 60 x 150 cm
4 impressions jet d’encre sur tissu suspendues dans l’espace d’exposition, 130 x 200 cm
Pendant l’été 1999, Georges Dussaud séjourne dans la région du Kerala en Inde pour photographier et témoigner de la vie quotidienne et des arts traditionnels. Il porte un regard poétique sur l’Inde en photographiant les écoles de Kathakali — travail sensuel des corps, satiné du grain de la peau ; les entraînements de Kalarippayatt — tension de la lutte, respect du maître ; ou les paysages — récolte du riz, marché aux vaches, envol de corbeaux. Le matériel discret et silencieux qu’il utilise lui permet d’avoir une approche intimiste et pleine d’empathie.
Dans la lumière du Kerala est une série de photographies en noir et blanc et l’installation éphémère de quatre impressions jet d’encre sur tissu suspendues dans l’espace.
La photographie chez Georges Dussaud repose sur sa sensibilité. Il ne s’agit pas de montrer le réel, mais de l’interpréter, de travailler sur des intuitions. Le noir et blanc, la lumière naturelle, l’utilisation de films à grande sensibilité mettent en exergue une dimension esthétique et plastique, et annihilent l’aspect rigoureux de la discipline.
L’instant n’est pas volé. « Le temps de la photographie est d’abord le moment confiné où le photographe approche, apprivoise son sujet. Entrer dans des écoles de Kathakali pour photographier les maîtres et les enfants n’est pas une démarche aisée dans ces lieux où l’enseignement reste traditionaliste. Georges Dussaud sait créer ce rapport d’humanité, d’intimité et de respect qui, avec la patience, inspire la confiance de celui qui lui donnera la photographie. Offrande, abandon de soi – ce temps sans espace est celui du silence. Il est difficile de l’évaluer, il peut paraître très long mais être en réalité très bref, c’est ce moment où chacun se retrouve face à soi, comme devant un miroir mental. Moment de gêne jusqu’à ce que le silence fasse sens. Puis vient l’instant fugace, invisible — seconde qui se fige sur le papier photographique. Le geste s’est déjà évanoui, et pourtant il restera suspendu, livré à l’éternité et à une multitude de regards. »
Alexandra Gillet, «Dans la lumière du Kerala : une histoire de temps», La Griffe, n°96, 25 octobre – 7 novembre 2000
Pour aller plus loin
Georges Dussaud
Artiste photographe