Jacques Perconte. Avant l’effondrement du mont Blanc, 2020 (2019-2020)
Film couleur, son stéréo, 16min
Dédié au massif éponyme du Mont Blanc, le film s’accompagne d’une question brûlante : sommes-nous les derniers à avoir la chance de voir le sommet du Mont Blanc ? Tout cela en réponse à l’augmentation des températures de la terre, qui entraîne la fonte des glaciers à un rythme accéléré.
Sommes-nous les derniers à pouvoir voir les sommets du mont Blanc ? La chaleur des étés, les hivers trop doux y sont pour beaucoup dans les écroulements rocheux, qui se multiplient depuis une vingtaine d’années. Les montagnes s’effondrent. Si c’est le signe d’un dérèglement climatique, c’est aussi celui de notre attachement au paysage que nous voudrions pouvoir classer comme un patrimoine.
Le massif du mont Blanc n’est pas à nous, la montagne est un état, c’est un moment, elle n’était pas, et elle changera quoi qu’il en soit. Le problème ici serait celui de la vitesse. Parce que l’équilibre de ces pics qui défient le vide, la longévité de ces glaciers n’est que notre point de vue. À l’échelle du mouvement de la planète, c’est une vibration.
Les montagnes tombent, nous n’y pouvons rien. Et même si nous avons les moyens de nous élever à leur hauteur pour les admirer, pour dépasser ces sommets inaccessibles où de nombreux explorateurs ont perdu la vie en voulant accéder au privilège de les vaincre, les montagnes continueront à tomber comme elles continuent de s’élever. Si le mont Blanc s’effondre, il s’élève aussi.