L’urgence de la lenteur… Cette injonction apparemment contradictoire traduit la dissonance cognitive dans laquelle nous sommes entre, d’une part, nos vies rythmées par l’accélération technologique et l’emballement de nos existences et, d’autre part, la nécessité de prendre le temps de nous relier. Elle traduit l’urgence qu’il y a à ralentir, à se poser, devant les bouleversements environnementaux. L’Atelier vivant, pour sa quatrième année, choisit de temporiser, d’éprouver des moments de suspension et d’attention, d’observation et de décentrement, au diapason de la vie qui, lentement, mute et se reproduit. Les étudiant·es de l’EESAB (sites de Rennes et de Quimper), de l’Ecole Universitaire de Recherche « Creative Approaches to Public Space » (Université Rennes 2, ENSAB Rennes) et de l’Institut Agro Rennes-Angers (campus de Rennes) vont à la rencontre d’une forêt et de son artiste-forestière, Léa Muller, pour éprouver le temps des arbres, de l’hibernation, des récoltes, de la régénération.
Deux journées d’études viennent ponctuer et enrichir cette expérience. Tout en permettant de partager les expériences et les projets réalisés dans la forêt par les étudiant·es, elles sont l’occasion d’ouvrir à d’autres horizons, d’autres démarches artistiques, philosophiques et scientifiques qui tissent des temporalités résistant à l’injonction d’accélération, en lien avec le vivant. Une dizaine d’intervenant·es sont invité·es à témoigner de leurs travaux pour les faire dialoguer avec les fruits récoltés et transformés par l’Atelier vivant.