Bétonsalon – centre d’art et de recherche
La forme des revues est polyphonique : orchestrées par des comités éditoriaux, fabriquées avec des graphistes et des imprimeries, élaborées en discussion avec des auteur·rices et artistes, souvent défendues contre des situations financières précaires. Les numéros tissent un fil, bâtissent un réseau rhizomatique, forment autour d’elles des communautés de pensée momentanées qui partagent le mouvement de réflexions plurielles. Avec leurs formes fragmentaires, inaccomplies, foncièrement incomplètes et imparfaites, elles se soustraient à la contrainte d’une pensée unificatrice et synthétisante. Polyphones par essence, les revues se présentent dans des constellations : un article est rarement clos sur lui-même car il renvoie souvent à un autre ; une image en appelle une autre. Toutefois, cette pensée en cours se donne régulièrement une forme ; un numéro qui peut être compris comme un marqueur d’étape. Un objet, matérialisé, fini en soi, même s’il s’inscrit dans un processus en cours – le prochain numéro en attente déjà.
En pleine préparation du troisième numéro de sika et du quatrième numéro de Lili, la rozell et le marimba, des membres des comités éditoriaux des deux revues, relié·es par de nombreuses conversations éditoriales en cours, se retrouvent pour une soirée de lancement. La soirée s’articulera autour des langues, de leur multiplicité et entrelacements, de leur codification et classification, de leurs usages subversifs et de leurs débordements.