Parce qu’un marché est l’équivalent sur le plan sonore de plusieurs symphonies bruitistes ou mélodiques jouées simultanément, et que les correspondances entre les sons, les mots et les saveurs y sont chaque fois renouvelées mais impossible à goûter, je souhaite réaliser le programme que propose Albertine dans La Prisonnière de Marcel Proust : présenter l’assemblage d’un discours chanté lié à un met et simultanément sa saveur en compagnie d’écrivains, d’artistes et de performeurs. Entre la métamorphose de l’imaginaire d’une saveur portée par des paroles mélodiques en goût, quelles distances traversées ? Quelles impossibles correspondances ? Quels mondes parallèles ?
La nourriture se présente comme un paysage, paysage sonore, visuel et gustatif. Les artistes proposeront un texte accompagné de nourriture afin de faire goûter au public leurs paroles.
* Marcel Proust, La Prisonnière, éditions Folio Classique, p. 107-120