Lichens Never Lie (Les lichens ne mentent jamais)

Joana Escoval

10 juin
14 août 2016

Expositions à la Criée

Joana Escoval, Neither bounded nor static, 2016 identité visuelle © Lieux Communs courtesy de l'artiste et de Véra Cortês art agency, Lisbonne

« Lichens Never Lie (Les lichens ne mentent jamais) » est la première exposition personnelle hors de la péninsule ibérique de la jeune lisboète Joana Escoval. Elle forme une proposition épurée et fragile, qui matérialise la constante fugacité du monde vivant et ses mystères polysémiques.

Présentation

Les œuvres de Joana Escoval résultent de gestes minimaux et sont en général composées par assemblage de matériaux bruts (chevrons, tiges de cuivres, terre cuite…) et/ou collectés dans la nature (feuilles, coquillages, pierres, arbres entiers parfois).

Joana Escoval porte une attention particulière aux lieux dans lequel ses œuvres prennent place, ainsi qu’aux flux visibles ou invisibles qui les traversent et qui font partie intégrante de ses propositions. Son exposition à La Criée prend autant en compte la spécificité de ses espaces que le chemin de la lumière estivale et de l’air qui les parcourent.

Présentant un ensemble d’œuvres pour la plupart inédites, Lichens Never Lie se construit autour de l’idée de passage, de transition, de contagion : d’un état à un autre, d’une croyance ou d’un savoir à un-e autre, d’une culture à une autre, etc.

Ainsi, certaines pièces indiquent de possibles directions, qui n’ont jamais valeur de finitudes (Impossible obéissanceOur myth is not self evident because it is a mystery), alors que d’autres matérialisent un seuil, de façon tenue, parfois presque invisible (Rational or Irrational or Rational or).

D’autres pièces interrogent les frontières entre Nature et Culture ou entre différentes cultures, pour mieux suggérer leur entrelacement, sinon leur effacement. Dans Neither Bounded nor Static ou dans Untitled (for André) par exemple, il serait vain de déterminer si c’est le non-humain qui se trouve anthropomorphisé ou si, au contraire, c’est l’humain qui se « naturalise ». Le titre même de l’exposition, trouvé par l’artiste sur un panneau d’affichage du laboratoire de pharmacognosie et mycologie de l’Université Rennes 1 se réfère à un organisme duel (algue autant que champignon) et pointe son intelligence comportementale. Il dit bien cette porosité des choses, des êtres et de leur représentation qui se trouve au cœur du travail et des interrogations de l’artiste.

Les formes de Joana Escoval sont à la fois suffisamment suggestives pour que notre pensée s’y accroche et s’y déploie aisément et suffisamment flottantes pour qu’elle puisse ensuite y vagabonder : des œuvres ouvertes pour des pensées sauvages en quelque sorte.

partenaires :
-- fondation Calouste Gulbenkian
-- ambassade du Portugal en France -- centre culturel Camões I.P. à Paris

Photos de l’exposition

Œuvres produites

Artiste et commissaire de l’exposition