Exposition – Get Up
4 – 24 octobre 2013, Fabrica de Pensule – Cluj-Napoca
Bertille Bak, Julien Berthier, Vlad Nanca, Mircea Nicolae, Guillaume Robert et Nicolas Coltice, Bip–Bureau d’Investigation Photographique, Les Frères Ripoulains, Société Réaliste
« […] Afin de repenser la démocratie pour l’accomplir, il paraît important de s’éloigner de la principale figure démocratique en usage qu’est le régime, en tant que somme de procédures et d’institutions, pour revenir à sa définition comme ensemble de valeurs et réelle manière d’être collective. En plaçant des expériences artistiques au cœur de ce débat, l’exposition Get Up présente des œuvres poétiques et politiques provenant d’espaces urbains et appelant chacun à se questionner.
Alors que l’agora était hier le berceau des pratiques communautaires, est-elle toujours l’endroit d’expression et de représentation des populations ? L’espace urbain semble aujourd’hui être cerné par des logiques de confort et de sécurité. Pourtant, dans le cadre de revendications ou d’appels à la construction d’imaginaires démocratiques, des peuples continuent d’investir ces lieux de rassemblements, voir même d’en créer de nouveaux. L’insurrection, que l’agora voit souvent naître, représente un dysfonctionnement de la démocratie et reste une action majeure dans la ressource corrective des institutions. Elle peut aussi être considérée comme le paroxysme de la démocratie, alors même qu’elle n’est sous l’emprise d’aucun gouvernement, d’aucune constitution et pas encore menacée d’être trahie. Cette puissance de résistance et d’affirmation, qui redonne au peuple sa souveraineté, peut-elle symboliser l’essence même de la démocratie et ainsi constituer un modèle pour son accomplissement ? La richesse de la démocratie ne réside-t-elle pas dans sa critique et son inachèvement ? »
Ann Stouvenel, commissaire d’exposition
Dans un des ateliers d’artiste de la Fabrica de Pensule, mis à disposition pour l’occasion et transformé en « white cube », l’exposition présentait un ensemble composé de pièces existantes ou spécialement produites pour l’occasion : la cage de Vlad, l’ampoule de Julien, le journal de Guillaume. L’œuvre des Frères Ripoulain a été réalisée in situ dans un quartier de Cluj et la photographie qui en a été faite a été utilisée comme visuel principal.
Séminaire – Urbanisme et libertés
5 octobre 2013, Fondation AltArt à la Fabrica de Pensule – Cluj-Napoca
Philemon, Eugen Pănescu, Norbert Petrovici, Julien Berthier, Stefan Tiron, Attila Tordai, Dubravka Sekulić, Anca Simionca, Ann Stouvenel, István Szakáts
« On observe à Cluj des processus sociaux contradictoires, mais la ville est ouverte aux expérimentations sociales. Elle apparait comme un laboratoire pour la renaissance de la socialité comme agent politique qui façonne la ville. »
István Szakáts, président de la fondation AltArt
Sociologues, architectes, urbanistes, artistes et commissaires d’exposition ont questionné les pratiques quotidiennes de la démocratie dans les villes européennes : le rôle de la « classe créative » et la contribution des artistes à la réflexion sur et la pratique de l’urbanisme en particulier. Les débats ont été modérés par István Szakáts et l’activiste Alex Bogus.
Au cours de la matinée, le champ théorique a été exploré. La réflexion proposée par la sociologue Anca Simionca autour des notions de classe créative et de justice sociale ainsi que sa critique des thèses de Richard Florida a ouvert une discussion avec l’audience. Celle-ci a été suivie d’un dialogue entre Ann Stouvenel, commissaire de l’exposition Get Up et le sociologue Norbert Petrovici, explorant les enjeux des processus de gentrification, de la marchandisation de l’art et les leviers favorables à re-politisation de la citoyenneté. Le commissaire d’exposition Ştefan Tiron a présenté un ensemble de dessins réalisés par Dan Perjovschi à Sibiu et une discussion a été engagée entre le commissaire d’exposition Attila Tordai et les artistes Philémon et Julien Berthier sur les discours artistiques dans l’espace public.
Durant l’après-midi, quelques projets et expériences architecturaux et urbains, dont celui de Leon Krier, ont été présentées et une discussion s’est engagée entre l’architecte et urbaniste Eugen Pǎnescu et les commissaires d’exposition Debruvka Sekulić et Freek Lomme. La présentation de certaines de ses œuvres par l’artiste Julien Berthier a permis de tracer des ponts entre les aspects théoriques et une pratique artistique. À la fin des débats, le film My name is Janez Janša, Slovénie, 2013, a été projeté puis une conversation Skype s’est engagée entre l’audience et l’un des artistes Janez Janša.
Résidence – L’EESAB – site de Rennes et l’AKV St. Joost à l’UAD
4 – 11 octobre 2013, Université d’Art et de Design (UAD) – Cluj-Napoca
Axel Benassis, Iulia Boscu, Raluca Branea, Manouk de Grebber, Paul de Lanzac, Georges Dupin, Philippine Hoegen, Sam Hortulanus, Erik Kolozsi, Anke Van den Brink, George Mihnea, Aliz Patcas, Mara Ratiu
Pendant une dizaine de jours, des étudiants et professeurs de l’EESAB – site de Rennes, de l’AKV St. Joost de Den Bosch et de l’université d’art et de design de Cluj ont travaillé ensemble.
L’EESAB – site de Rennes à l’UAD
Le travail du photographe et enseignant Georges Dupin et de l’étudiant Paul de Lanzac a principalement porté sur le mouvement actuel d’opposition à l’exploitation des gisements aurifères de Roşia Montana, en Transylvanie, projet proposé par une compagnie privée à capital majoritairement canadien. Ils ont été introduits par le biais de professeurs de l’UAD aux chefs de file de ce mouvement et à des habitants du village, avec lesquels ils ont mené des entretiens. Ils ont découvert et photographié les lieux et les habitants du village, menacés de destruction et d’expulsion. Une publication et une exposition des résultats de ce travail artistique et citoyen sont prévus pour mars 2014, à l’UAD.
L’AKV St. Joost à l’UAD
L’artiste et enseignante Philippine Hoegen a animé un workshop de trois jours à l’UAD, auquel ont pris part des étudiants de l’AKV (Anke van den Brink et Sam Hortulanus), de l’EESAB – site de Rennes (Paul de Lanzac) et de l’UAD (Iulia Boscu, Raluca Branea, Erik Kolozsi et Aliz Patcas).
Philippine Hoegen a proposé aux étudiants deux cours performatifs traitant de « la représentation de soi via la reproduction et de la perte liée à la résurrection de soi comme Autre ; de la disparition de quelque chose de vital dans la confrontation de la reproduction avec l’original ». Les étudiants ont re-joué un ensemble d’œuvres, parmi lesquelles une performance de Vito Acconci, inpsirés par la proposition des artistes Alexandra Pirici et Manuela Pelmuş pour le pavillon roumain à Venise en 2013. S’en sont suivies une performance, spontanée, où les étudiants ont tracé des lignes corporelles à travers l’espace, ainsi que d’autres expérimentations d’ « expositions et installations de soi ». Les étudiants ont échangé autour de leurs pratiques à l’appui d’œuvres que Philippine Hoegen les avait invités à amener, avant de les assembler, formant une installation avec laquelle sont venus interagir meubles, corps et reproductions technologiques de ces corps, constituant une constellation. Le résultat du workshop a été présenté publiquement à l’UAD.
Découverte de la scène artistique locale
L’UAD a offert aux professeurs et étudiants de l’EESAB – site de Rennes et de l’AKV St. Joost un aperçu de la scène artistique locale : découverte de la Fabrica de Pensule, de l’action de l’institut français de Cluj, visite de l’ensemble des départements de l’UAD, ouverture de la biennale de céramique de Cluj ; performance de Elke Rosenfeld à Tranzit lors du vernissage de l’exposition A vocabulary of Revolutionary Gestures (Materials from a Work in Progress).
Sophie Kaplan, directrice de La Criée et Charlotte van der Werf, chargée du projet A.C.T., ont également profité de leur présence à la Fabrica de Pensule pour visiter des ateliers (Şerban Savu, Ciprian Mureşan, etc.) et prendre la mesure du dynamisme de la scène artistique locale.
Le vernissage de l’exposition Get Up a pris place dans le cadre des vernissages de rentrée de la Fabrica et a également été l’occasion de découvrir les galeries et lieux alternatifs sis à la Fabrica et leurs productions.
coodinateur : La Criée centre d’art contemporain, Rennes, France
organisateurs :
-- école européenne supérieure d’art de Bretagne, Rennes, France
-- Onomatopee, Eindhoven, Pays-Bas
-- fondation Altart, Cluj-Napoca, Roumanie
-- university of art and design, Cluj-Napoca, Roumanie
-- kulturni centar beograda, Belgrade, Serbie
partenaires :
-- Mains d’Œuvres, Saint-Ouen, France
-- Art School Kuntsacademie St. Joost, Hertogenbosch, Pays-Bas
-- Fabrica de Pensule, Cluj-Napoca, Roumanie
soutien :
-- programme culture de l’Union européenne