Ses premiers travaux donnent lieu à la fabrication de dispositifs optiques, l’appropriation des espaces volumétriques en tant que machines à produire des images, ainsi qu’à des prélèvements, des déplacements et des transferts de toutes sortes. Ces procédures sont accompagnées d’une mise en jeu de la théorie de l’index, en poussant jusqu’au bout la logique de la trace, la connexion physique, la dénotation et par extension l’idée de l’objectivité ou de l’authenticité qu’elle comporte. Un double intérêt pour l’archéologie des médias (le panorama, la stéréoscopie, le zootrope…) et la relation entre image fixe et image en mouvement permet d’ouvrir sur d’autres champs de recherche.
Ses travaux les plus récents sont ancrés dans une pensée du numérique qui, elle aussi, est très attentive aux éléments constitutifs de base. Une image, comme tout objet audiovisuel sur ordinateur, est avant tout un texte, un programme. L’écriture du software structure ses travaux et situe le langage au premier plan. Celui-ci y est traité de différentes manières : comme système formel, un vaste maillage de règles et de repères contextuels, un espace de combinaisons paradigmatiques ; comme lieu d’énonciation, sous forme de conférence / performance assistée par un programme où des speech acts génèrent des événements ; comme outil fonctionnel permettant de nommer, classifier, trier ou rechercher des images dans des bases de données ; comme description ou évocation d’images qu’on ne voit pas.