Laurent Goldring
Artiste
Dans son atelier, Laurent Goldring réalise des vidéos de corps, le plus souvent en collaboration avec des danseurs-chorégraphes. Le corps du danseur est filmé en plan fixe, sur fond noir, nu, dans des postures et une gestualité inhabituelles. Par les mouvements infimes et les torsions minimes du corps, la collaboration aboutit à une véritable fabrique du corps. Il ne s’agit pas d’exposer la figure humaine en tant qu’organisme identifiable, mais plutôt d’engager une confusion troublante entre différentes parties corporelles (coudes--omoplates, épaules--fesses, dos--genoux ).
A partir de cette phase de recherche commune, certains chorégraphes ont été amenés à revisiter leur pratique chorégraphique, voire à envisager la création d’une pièce : Xavier Le Roy dans Self-Unfinished, Saskia Hölbling dans Four Women, Benoît Lachambre dans l’Âne et la Bouche, Maria-Donata d’Urso dans Pezzo Zero Due. C’est dire que le travail du chorégraphique est susceptible de trouver de nouveaux territoires de danse au sein de cette recherche plastique.
Inversement, le travail chorégraphique nourrit fondamentalement le travail d’image de Laurent Goldring. Ce dernier n’entend pas créer d’image spectaculaire du corps dansé, mais simplement observer et voir, par-delà les codes consacrés de la représentation des corps. Il rejoint par là tous ceux qui, dans le champ de la danse, posent la question du corps avant de se poser la question du mouvement.
Protocoles N°2
De ces apports réciproques est née la volonté d’aller plus loin dans la visibilité publique du processus de travail et dans l’élargissement des possibilités de collaboration. Les protocoles, c’est le nom choisi pour le déroulement de ces expériences. Un protocole en général est destiné à fixer les modalités d’une expérience pour en anticiper au maximum le résultat, à une variable près. Ici il s’agit rigoureusement du contraire. Chaque protocole a été fixé pour déstabiliser et ouvrir. Le point de départ est la proposition d’un chorégraphe de déplacer légèrement l’accent des images. Gaétan Bulourde par exemple, a demandé à ce que le visage, dans son expressivité humaine, vienne perturber l’image non-anthropomorphique du corps. Les étapes successives du travail sont ensuite négociées ensemble, sans préjuger du résultat.
Le 7 novembre, les différents protocoles seront explicités, et les résultats (images, vidéos, installations, films, performances ou spectacles) montrés, entre La Criée et la Parcheminerie.
Pendant les trois jours le travail va se continuer. Les participants ont décidé de mettre leur travail à disposition des uns des autres pour continuer les transformations et les métamorphoses. L’idée étant de mettre en avant les désaccords esthétiques, les divergences, la diversité (et parfois l’incompatibilité) des choix possibles, de relancer le risque déjà pris une première fois, et de permettre à chacun de clarifier ses positions, à partir d’une expérience partagée. Ce débat entre les oeuvres se fera au maximum en public.
Le 9 novembre, le résultat des modifications se rajoutera aux travaux déjà présentés le 7, pour une récapitulation provisoire.
Chaque longue soirée se déroulera entre La Criée, où seront visibles les oeuvres susceptibles d’être exposées, et la Parcheminerie pour les spectacles, les projections, et les débats entre les participants.
Exposition n°29
Un nouvel accrochage viendra compléter à partir du 12 novembre le travail déjà accompli : une quinzaine de vidéos sur moniteur ou en projections dans l’espace de La Criée rendront compte plus spécifiquement du travail de Laurent Goldring, et des déplacements induits par l’expérience de Protocoles #2.
co-production avec Théâtre national de Bretagne, Rennes
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