Cet événement, intitulé Campy, Vampy, Tacky, réunira :
-- une exposition de photographies, vidéos et installations à La Criée : Charles Atlas, Leigh Bowery, Brice Dellsperger, Takashi Ito, Michel Journiac, Sarah Lucas, Ugo Rondinone, Francesco Vezzoli.
-- deux performances musicales de Terre Thaemlitz au Club L’Espace et à La Criée.
-- trois pièces chorégraphiques d’Alain Buffard au CCNRB
-- deux après-midi de projection de films de Jack Smith, Charles Atlas et Brice Dellsperger au CCNRB.
-- une performance culinaire au CCNRB de Sabine Prokhoris, psychanalyste auteur de l’ouvrage Le Sexe Prescrit, la différence sexuelle en question, avec la participation de Matthieu Doze et Simon Hecquet.
Le Camp est un terme anglo-saxon, difficilement traduisible en français, qui désigne les notions et les pratiques de travestissement – l’autre terme utilisé est celui de Drag. Il serait pourtant erroné de réduire le Camp au simple travestissement d’un homme en femme ou d’une femme en homme. A moins de considérer que le travestissement ne devienne Camp lorsqu’il acquiert une dimension subversive dans sa capacité à exacerber et à détourner les signes vestimentaires, gestuels, cosmétiques et érotiques qui déterminent le féminin et le masculin. Le Camp joue sur l’exacerbation de ces données, les poussant délibérément jusqu’à l’absurde, voire au vulgaire. Aux idéaux de la féminité ou de la masculinité, le Camp répond bien souvent par le grotesque, le bas corporel, le mauvais goût. En clair, le Camp dénaturalise tout ce qui s’affirme comme naturel dans la personnalité, la corporéité et la sexualité d’un sujet. En opérant à la surface du corps par le déplacement des codes apparents de socialisation, le Camp retourne contre elles-mêmes les procédures normatives de la sexualité, déterritorialisant le sexuel de la sexualité, le genre de l’orientation hétéro ou homosexuelle.