Atelier Broderies numériques et patchworks avec Lucie Férézou

Les jeudis 13 et 20 mars, les élèves de CE2 de l'école Jean Moulin ont expérimenté la brodeuse numérique en compagnie de l'artiste Lucie Férézou à l'édulab-Pasteur.

Découverte des broderies et peintures sur tissus

Deux par deux, les enfants entrent dans l'Hôtel Pasteur et défilent dans les pièces spacieuses et boisées de l'ancienne faculté de médecine dentaire pour finalement entrer dans l'édulab, lieu d'expérimentations éducatives. Beaucoup y avaient déjà découvert la risographie avec l'artiste Margaux Janisset lors de l'atelier précédent. Lucie les attend dans une pièce de ce lieu pour leur présenter l'atelier de ce jour.

Aujourd'hui, l'artiste propose d'expérimenter la technique de la brodeuse numérique. Elle explique que des petits groupes d'élèves vont broder avec elle sur un grand tissu pour former un rideau. En amont de cet atelier, Lucie a vectorialisé dans la brodeuse les dessins réalisés par les élèves lors de l'atelier précédent.

Pendant que certains et certaines découvrent la brodeuse, il est prévu que d'autres enfants soient installé·es à des tables sur lesquelles sont disposées des petits bouts de tissus blancs, des feutres et des encres colorées et pailletées. Lucie leur explique que par petits groupes de trois, ils et elles peuvent dessiner, colorer ces tissus avec le matériel qui leur est proposé. Cet atelier leur permet de « découvrir les gestes de l'infusion, de la diffusion et des dégradés des couleurs ».

Une constellation de fleurs cousues

Trois par trois, les petits groupes d'enfants se succèdent derrière la brodeuse numérique. Sous l'aspect d'une machine à coudre ordinaire, la brodeuse numérique permet de reproduire automatiquement des dessins numérisés.

Pour commencer les élèves coupent la toile non tissée à la dimension du cadre de la broderie. Cette toile permet au tissu d'être bien tendu. Ensuite, ils et elles se rendent devant un grand tissu étendu sur le sol pour choisir où disposer leur cadre et déterminer ainsi l'endroit où le motif est brodé. Puis, ils et elles viennent fixer le cadre sur la brodeuse pour que celle-ci puisse se mettre au travail. Mais avant cela, l'opération la plus appréciée : choisir le motif à broder dans les fichiers enregistrés sur la machine. Ensemble, ils et elles découvrent les motifs de fleurs : une fleur du Sénégal, une « fleur explosive » que Lucie a nommé ainsi en raison de la forme de son pistil, une toute petite fleur avec d'immenses pétales et bien d'autres encore. Un serpent s'est aussi glissé dans les fichiers. Certains et certaines reconnaissent les dessins réalisés par leurs camarades. Ils et elles modifient la dimension, l'orientation du motif et quand le conseil des artistes en herbe a décidé, une petite main enthousiaste appuie sur le bouton pour lancer la broderie.

C'est à cet instant que la magie opère. Sous les yeux écarquillés des enfants, la brodeuse interprète le motif demandé. Point après point, l'aiguille marque frénétiquement les contours des fleurs. Le ventre de la machine est ouvert et laisse entrevoir les bobines de fils qui se libèrent millimètre par millimètre. « On dirait une chenille qui est en train de se développer ! » s'exclame une élève sous le regard amusé de Lucie. « Wow la technologie de nos jours ! » ajoute un autre enfant.

Une fois la broderie cousue, les enfants l'enlèvent de la machine pour venir la poser sur une table et enlever minutieusement la toile non tissée du textile pour enfin faire apparaître la belle fleur en transparence.

Des étoffes maculées de couleurs

De l'autre côté de cette pièce, de petits groupes d'élèves tentent des expériences esthétiques sur leur bout de tissu. Dans ce laboratoire pictural, les enfants s'empressent de réutiliser le vocabulaire de Lucie Férézou dans le cadre de leur création. Les mots «diffuser», «infuser», «teinter» se propagent dans les interactions des élèves. Très vite, ils et elles s'amusent à déverser des bouteilles d'encres colorées pour profiler des réseaux de tâches communicantes. Des élèves ont aussi ajouté des motifs floraux et inspirés de la nature sur ces imprégnations de tissus. Un requin orange est apparu sur le tissu imbibé de violet et de vert. Chaque groupe a donné un nom à son œuvre : «Cosmos», «L'espace en eau», «La mer». Les élèves exposent ensuite leur étoffe aux rayons de soleil de la terrasse.

À la fin de cet atelier, Lucie Férézou montre à toute la classe le rideau brodé par leur soin. Elle leur confie qu'elle va assembler toutes les bouts de tissus en un grand patchwork multicolore. La semaine suivante, l'artiste les guidera au parc du Thabor pour voir les bourgeons en fleurs du printemps naissant.