Atelier Fleur de boue avec Lucie Férézou et Antoine Remoué

Pour son atelier Fleur de boue, Lucie Férézou invite Antoine Remoué, un pépiniériste qui cultive un intérêt particulier pour la flore sauvage et sa conservation.  Ce matin, il guide les élèves dans leur observation du sol et de ses minuscules habitants

Tout un écosystème au pied d'un arbre

Pour commencer l'atelier, nous allons à la rencontre d'un arbre aux abords de l'école. Antoine resitue que nous sommes en hiver, une période de dormance, pendant laquelle l'activité est peu visible, mais bien présente et nécessaire : c'est la période décomposition.

Il présente des photos d'insectes et autres petites bêtes constitutives de la faune locale. Ce sont eux qui décomposent la matière organique et assurent ainsi la fertilité des sols. Cloportes et vers de terre font l'unanimité auprès des élèves. Des pelles sont distribuées pour leur permettre de creuser la terre et ramasser de petites mottes dans lesquelles ils vont pouvoir, accompagnés d'Antoine et de sa petite loupe, observer divers insectes et même un œuf de limace ! Cependant, la terre est trop humide pour la tamiser, les élèves récoltent tout de même quelques feuilles grignotées et des brindilles pour la suite de l'atelier.

Matières composites pour créer des images

Après la récréation, les élèves découvrent sur les tables les objets récoltés durant la sortie, mais également des végétaux ramenés par Antoine et Lucie : de la monnaie du pape, de l'avoine, ainsi que des feuilles, des crayons, de la colle, des pochettes plastiques.  Ils découvrent avec curiosité qu'il y a aussi des strass et paillettes, des petits morceaux de tissus qui serviront pour la création de leurs images.

Lucie invite les élèves à dessiner les insectes découverts ce matin et à leur créer un petit monde dans la pochette plastique : en jouant sur la transparence, les matières, les couches, la sédimentation des choses qui s'agglutinent et se superposent.

Fleurs de boue et futures affiches collectives

Impatient·es de manipuler tous ces matériaux, les élèves s'installent et commencent par dessiner les insectes du sol à partir de photos distribuées par Antoine. Apparaissent des collemboles et des acariens, tous deux invisibles à l'œil nus, des coléoptères qui ont parfois une carapace qui ressemble à une pastèque, mais également d'incroyables graines de carotte observées au microscope. Ces insectes rappellent aux élèves, d'autres petits animaux imaginaires de la pop culture croisés dans les dessins animés ou les films de science-fiction. Ils les découpent minutieusement puis les glissent délicatement dans les deux pochettes transparentes qui leur ont été données, une petite et une grande. Ils y glissent aussi les végétaux récoltés, des paillettes, des gommettes. Apparaissent ainsi les images fleurs de boue, ou "petit monde", comme les nomment les élèves.

 

Ils et elles ramèneront chez eux, la petite pochette, tandis que Lucie scannera la grande. Celle-ci servira à composer d'autres images, des affiches, en résonance avec les productions de l'atelier de Margaux Janisset.