Visite de l'atelier de Lucie Férézou

Les 15 et 16 janvier, les élèves des deux classes de CE2 sont venu·es à tour de rôle à la rencontre de Lucie Férézou dans son atelier, à proximité de la place du Parlement à Rennes.

La découverte de l'atelier de l'artiste

Après une ascension de quatre étages en colimaçon, Lucie fait pénétrer les élèves dans son atelier d'artiste. La lumière de la grande fenêtre éclaire les différentes œuvres de l'artiste, révélant leurs formes et couleurs étranges et magiques. Une fois entré·es dans cet univers intrigant, les enfants s'assoient autour d'une table basse sur laquelle Lucie a disposé de petites œuvres à toucher. Les élèves saisissent alors des fleurs séchées, des coquillages, des fils de fers sculptés, des tranches de citron brunies, des roses en paraffine et les montrent à l'artiste, d'un air intéressé. Leurs gestes curieux découvrent alors des matériaux gluants, pailletés, séchés, collants, visqueux. 

La démarche artistique de Lucie Férézou

Lucie leur explique ensuite sa démarche d'artiste plasticienne. “C'est quoi une artiste plasticienne ? Tu travailles avec du plastique ?” demande une élève. “Je travaille plutôt la plasticité des matières, je travaille avec tous les matériaux”. Sa pratique s'articule beaucoup autour de la silicone, de la cire, de la paraffine, des paillettes, des éléments naturels et des couleurs pastels. L'hétérogénéité de ces matières est unie au cœur d'une production artistique qui nous transporte dans un monde enchanté et magique, inspiré de la science-fiction et du monde qui nous entoure. Lucie mêle le naturel et l'artificiel dans un mélange détonnant de coloris tendres et mystérieux. Les paillettes et les nuanciers de roses présents dans l'atelier semblent faire l'unanimité chez les enfants.

Elle évoque son intérêt pour la couleur rose qui est une manière pour elle d'exprimer la place des femmes dans la société. C'est aussi une couleur qui évoque notre rapport à notre corps et à nos sentiments. Elle remarque que le rose est une couleur associée au genre féminin (et le bleu au genre masculin). Pourtant, il ne l'est pas dans la nature. Lorsqu'on le voit sur des fleurs minuscules ou sur de grands aplats dans le ciel au coucher du soleil, il émerveille chacun·e d'entre nous et devient universel. “Dans ton tableau il y a plein de roses différents et ils se marient bien avec d'autres couleurs”, remarque un enfant en voyant une peinture de l'artiste dans la pièce.

Une collaboration artistique avec les enfants de l'école Jean Moulin

Lucie Férézou partage avec les élèves son travail en cours : elle réalise pour la première fois un film qui a pour titre Rose Métamorphose. Ce film interroge sur les transformations et nos rapports au romantisme. Les images de celui-ci sont prises dans des endroits qui sont imbibés de roses étranges : un lac rose où vivent des flamands roses dans le sud de la France, des serres artificielles éclairées en rose aux alentours de Rennes. L'artiste montre aux élèves un extrait du film en cours de tournage : “C'est quoi ça ?” chuchote une élève étonnée à son amie en voyant une rose recouverte de cire qui flotte dans un liquide laiteux. Les enfants scrutent sagement les images, émerveillé·e·s.

À la fin de la visite, Lucie révèle aux enfants que lors du prochain atelier la semaine suivante, ils et elles découvriront ensemble la nature autour de leur école, accompagné·es par un pépiniériste. Les élèves réaliseront ensuite une image avec l'artiste, inspirée de ce qu'ils et elles auront vu dans cet environnement. Ce sera le commencement d'une série de nombreuses affiches qui rayonneront dans différents espaces sur le quartier Villejean.

En quittant son atelier, Lucie remarque avec surprise que les enfants ont réalisé une étonnante installation de ses œuvres sur la table basse.