L’exposition inédite s’intitulant “Mime”, réuni père et fils au centre d’art contemporain La Criée, à Rennes. Via l’expression de pantins directement inspirés de la Commedia dell’arte, les deux artistes illustrent et dénoncent les nouveaux enjeux de leurs contemporains liés à la transmission des connaissances dans l’art. Tirés en satire, les personnages aux gags exagérés s’illustrent sur de larges panneaux en bois de Tilleul.
Proche des procédés de création d’un sculpteur, Mathis Collins révèle ces différentes saynètes en dégrossissant et en ponçant la matière. Cette révélation de l’œuvre, couche par couche, a su attiser notre curiosité et nous questionner sur l’intégration des opérations liées à l’aléatoires dans l’art et le design. Tout en considérant l’aléatoire comme un fait imprévisible lié au hasard, comment peut-il apporter une plus-value à la finalité de la production de par son résultat incertain ?
Ce qui ne peut être prévu apporte une dimension supplémentaire à l’œuvre, elle lui attribue une histoire annexe et parfois être force de proposition. En effet, l’un des seuls artefacts aléatoires dénotés par la commissaire d’exposition, était la réaction du bois dans la salle d’exposition. Sa déformation légère pendant le confinement a permis à ce panneau de se démarquer des autres et d’apporter une irrégularité dans la série.
L’intégration de l’aléatoire dans le procédé créatif a été plus affirmée dans les œuvres du père, Paul Collins. En outre, il incorpore l’imprévisible dans la trame de ses œuvres. Pour ce faire, il s’arme d’une moustiquaire qu’il viendra froisser pour additionner un rendu moiré à sa peinture. C’est de ces effets d’ondulations aléatoires qu’un certain sentiment de surprise peut voir le jour. Ce sentiment de surprise a longtemps été recherché dans les créations artistiques car il permet de créer un lien direct avec le spectateur. C’est aussi le meilleur moyen de lui proposer une expérience unique et ainsi, de marquer ses souvenirs.
De nombreux artistes se sont essayés à cette problématique dans le traitement de leurs œuvres. À travers de multiples outils (logiciels,…) ou machines, chacun a pu s’essayer à une nouvelle expression de leur art tout en rendant leur signature unique et inimitable.