Depuis plusieurs années, Éléonore Saintagnan travaille à travers son travail plastique, la question des relations entre l’homme et l’animal. Passionnée par ce sujet, elle a glâné depuis des années des histoires qui alimentent un travail de vidéo à la croisée entre documentaire et fiction. Dans La Grande Nouvelle, projetée début 2020 à La Criée, elle racontait notamment l’enfance de Jean-Pierre Brisset, un fou littéraire persuadé que l’homme descend de la grenouille.
Dans Une Fille de Ouessant, elle abordait le sort des humains de l’île en s’intéressant au vagabondage des moutons sur ce territoire particulièrement restreint et circonscrit, et à l’histoire de leur race.
Dans Les Bêtes sauvages, elle revenait sur des cas d’animaux transportés loin de leur milieu naturel dans les années 1980, et relâchés à l’état sauvage dans de nouveaux paysages.
Ces récits renvoient à une question d’actualité : celle de la négociation entre l’homme et l’animal dans un contexte de bouleversement du climat et de destruction de la biodiversité.
À l’occasion de sa résidence de recherche en Bretagne, Éléonore projette un travail de recherche auprès d’agriculteurs et d’éleveurs qui côtoient les bêtes au quotidien, ainsi qu’un travail de repérages avec l’idée de porter ces récits à l’écran. Invitée en résidence dans une ferme labellisée Bio, elle ira à la rencontre d’un fauconnier, d’une bergère, d’éleveurs de cochons, etc. et plongera dans les archives du COB pour découvrir l’histoire d’un procès ecclésiastique contre les sauterelles qui a eu lieu en 1516 à Tréguier.
Pour la 4e édition de Territoires EXTRA, les centres d’art La Criée et Passerelle développent un projet commun en Kreiz Breizh — cœur de Bretagne — à mi-chemin de leurs métropoles d’attache. S’appuyant sur le contexte local, ses caractéristiques humaines, rurales et patrimoniales, Territoires EXTRA vise à bâtir un projet de création et de transmission interrogeant la notion de rencontre avec l’art en train de se faire, dans des contextes non artistiques. Cette édition conjointe est l’occasion d’interroger, à travers le déplacement temporaire d’ateliers d’artistes au coeur d’exploitations agricoles, les rapports à la nature, à la culture, à la production.
La première résidence a eu lieu entre juillet et septembre 2020 dans le cadre du dispositif Champs d’expression. L’artiste Lei Saito a été accueillie pendant un mois dans une ferme d’agriculture raisonnée. À l’issue de la résidence une restitution des œuvres produites a fait l’objet d’une exposition à la ferme.